C’est davantage la curiosité qui a mené ses pieds dans cette pharmacie. Parce que les souvenirs qu’il a vraiment lui, on ne peut pas dire qu’il sache vraiment s’ils sont des secrets ou non. Marco vit particulièrement dans le présent et toujours de la seule manière dont il sait le faire; continuellement raccroché à ce monde dont il a construit chaque petits détails. Des squelettes dans son placard? Vraiment? C’est possible, après tout, il a bu le sang de tellement de personnes qu’il est fort possible qu’il y ait eu des morts après tout! Mais pour qui est-ce que c’était un secret? Marco ne s’est jamais caché de quoique ce soit.

Et bien évidemment, il était arrivé avec sa batte à la main. Son porte-bonheur qui a tendance à effrayer les gens plutôt que de les rassurer. En même temps, qui veut vraiment de ce malade mental qui se promène avec une batte la nuit et qui se dit impossible de sortir au soleil de jour sans brûler? Qui a mis à part lui à peur de l’eau bénite au cas où on lui en lancerait pour le faire mourir? Et les pieux? On en parle?

Le vacarme du rideau de fer l’avait fait sursauter, lui faisant perdre son calme vampirique de tout instant. Pourquoi est-ce qu’on les enfermait? Son premier réflexe a été de se retourner et même de s’approcher pour tenter de l’ouvrir, s’accroupissant pour glisser ses doigts le plus près du sol et pousser avec ses jambes en échappant un cri de frustration après cet effort. Est-ce qu’ils avaient trouvé un moyen de l’empêcher d’utiliser sa force surhumaine? Non… c’était impossible! Personne ne pouvait arrier à lui faire perdre ses pouvoirs, à moins qu’on utilise des sorts contre lui. Faisant volte-face, il se rend compte des trois autres personnes qui sont dans la pièce avec lui. Deux d’entre eux lui dise vaguement quelque chose, replaçant un peu les élections dans sa tête, sans pour autant pouvoir dire qui ils sont. Le troisième aussi… Le voisin… il croit… si sa mémoire est exacte. « Il va faire le tour de la place pour voir s’il n’y a pas une autre sortie. Ils auront pas le temps de voir qu’il est parti. Ce sera comme un clignement d’oeil. » Il hoche la tête, presque avec sévérité pour partir à la course pour faire un tour grossier de la place. Autant dire que n’importe qui d’autres que lui aurait pu être vraiment efficace...Après tout, la lune appelle Marco… Houston on a un problème… Voulez-vous vraiment lui faire confiance?

Marco, c’est l’incapacité de réfléchir comme tout le monde qui l’empêche de rester calme, posé et de chercher une vraie solution au problème. Dans sa tête, tout est beaucoup plus facile de son point de vue vampire, le seul hic… ses pouvoirs semblent totalement inefficaces dans cet endroit et c’est sans doute ce qui le contrarie le plus. Comment quelqu’un avait-il pu l’empêcher d’être l’homme le plus fort? De quelle sorcellerie cela retenait-il? Il y avait de nombreuses créatures de la nuit, de celles qu’on ne croit qu’elles ne sont que des légendes, mais depuis sa transformation, depuis cette nuit fatidique où on l’a transformé, Marco sait plus que quiconque que tout n’est pas que rumeurs et légendes. Alors, laquelle d’entre elle est responsable de son malheur du jour? Lui qui a toujours respecté autrui, même lorsqu’il s’agit de se nourrir, il ne voyait pas trop pourquoi on lui faisait subir un tel châtiment. Peut-être était-ce parce qu’il est une créature du démon? Une personne sans âme, infâme qui se nourrit des autres justement… Mais même ce type de réflexion est trop poussé pour l’homme qu’il est. Cet homme brisé par la vie, dont très peu d’informations réelles circulent à son sujet. C’est juste un weirdo qui se promène avec une batte de baseball et occasionnellement une poule ainsi qu’une chèvre. Quel débile.. Celui qu’on pointe du doigt en disant qu’il ne faut pas l’approcher si on ne veut pas devenir comme lui…

Alors, quand son tour est terminé, qui a pris plus de temps qu’un simple battement de cils et qu’on s’adresse à lui ainsi qu’aux autres, la perplexité se lit sur son visage. Son regard s’abaisse sur les papiers que le muet lui tend. Rien pour l’aider ce pauvre Marco. Si c’était déjà un fouillis dans sa tête, ce n’est pas mieux. Vali y met du sien, affirmant que c’est un test pour les forcer à parler. Un test? Parler? Pourquoi c’est écrit piège sur les papiers? Encore faudrait-il savoir ce qu’on lui reproche pour qu’il puisse être honnête envers les autres. Donc entre le voisin, le muet et celui qui semble pas bien, qui serait vraiment capable de comprendre ce qu’il en retourne? Sans doute pas lui. Marco et la grosse réflexion c’est vraiment deux domaines plutôt incompatibles. La mention des médicaments lui font redresser la tête, observant Drake qui en possède dans ses mains et Oz, dont le vampire n’est toujours pas convaincu de ce qu’il fait. Est-ce que ç’avait rapport avec l’hôpital psychiatrique où il a vécu de nombreuses années? « Il ne sait pas ce qu’il doit révéler sur lui. Les gens ont des secrets? » Mais dans quel monde vit-il? Est-ce que le fait d’être un vampire est un secret pour lui? Les gens ne sont pas au courant de ce fait… peut-être est-ce ça dont il est question dans son cas… mais pourquoi les médicaments? Pourquoi une pharmacie? « Il ne peut pas rester ici, il doit aller nourrir Rico avant qu’elle mange le matelas de son lit... » Foutue chèvre qui mange n’importe quoi… « Et c’est qui ça ils? » Vali parlait de ils… peut-être que le garçon savait qui ce pouvait être…

Ah bon? Le voisin a 28 ans? Marco ne lui en aurait pas donné plus de dix… Mais Marco et les âges est un domaine particulier aussi, sachant qu’il ne donne jamais le même à sa gamine de huit ans… Et si tout le monde à des secrets, lequel est le sien? Parce qu’il ne voit sincèrement pas ce qu’il pourrait être. Le vampire à une vie si… banale dans le sens où on le laisse tellement faire ce qu’il veut, qu’on l’évite quand on le croise un peu à la façon dont les gens croient que sa maladie mentale peut s’attraper. « Il s’appelle Marco. » Parce que Marc-Olivier c’est beaucoup trop long et c’est à se douter qu’il ne se souvienne pas de l’entièreté de son prénom. Il ne se souvient pas de la dernière fois qu’il l’a entendu être prononcé à la longueur… Probablement à l’hôpital… Ça serait la seule option option possible…

Le vampire en observe deux d’entre eux envoyer des messages. À qui parle-t-il? Ils ont des amis? Des gens qui tiennent à eux? AH! Ce serait sans doute pas pour lui qu’on s’inquièterait, lui qu’on avait enfermé jeune, trop jeune, dans l’hôpital psychiatrique et dont on avait fini par relâcher. Personne à la sortie de l’hôpital, seulement Polo, cet ami qui sortait en même temps que lui puisqu’ils étaient jugés inoffensif pour la population. Complètement à l’ouest, mais pas dangereux. Et encore faudrait-il qu’il ait un moyen de communication sur lui. Old school le gars! Donc même s’il voulait lui-même prendre des nouvelles de quelqu’un, il ne pourrait pas.

Puis le bruit. Celui qui lui fait lâcher sa batte de surpris. Puis le noir. Cette fois Marco aimerait pouvoir dire qu’il a une vision nocturne pour les aider, mais il ne peut pas. Elle ne semble pas fonctionner… Parce qu’il n’y voit pas plus loin que le bout de son nez. Et tout revient à la normale. Les poings serrés par la frustration de ne pouvoir rien faire, le jeune homme se penche pour récupérer sa batte et pour évacuer un peu sa frustration, il prend son élan pour donner un swing dans une étagère à ses côtés. Ce sentiment d’impuissance, alors qu’il devrait être l’être le plus puissant de l’endroit. Cette incompréhension totale face à sa condition. Les masques accrochés au mur ne l’aide pas non plus à réfléchir proprement, le matériel médical encore moins. Parce que ça lui rappelle l’asile… Ça lui rappelle tous ces mauvais souvenirs qui pouvaient encore exister dans sa mémoire défectueuse. Alors, la porte ouverte dans le fond l’attire, pour se soustraire à cette vue. Sans même concerter qui que ce soi, il s’enfonce dans cette pharmacie de malheur, le regard assombri par les images qui lui reviennent en tête de cet endroit où il s’était construit cette nouvelle vie, cette nouvelle identité. Et il jure que si quelqu’un se trouve de l’autre côté, il serait capable de se servir de sa batte. Ses instincts de chasseur veulent presque en prendre le dessus… comme si ça le calmerait que de pouvoir croquer dans quelque chose. Alors, entrer dans cette nouvelle salle, battre de la batte dans tous les sens en poussant un cri de frustration lui semble être la meilleure des solutions… sous le fracas de quelques trucs qui se brisent sous l’impact. Parce que jamais il ne retournera à l’institut en santé mentale. Jamais.

Tout ce qu’il sait, c’est que ça lui fait un bien incroyable que de détruire tout ce qui ose rencontrer sa batte de baseball. Ça lui offre ce défoulement qu’on ne lui permettait jamais en institut. C’était trop risquer pour les autres malades, d’un cas que l’un des suicidaires auraient eu envie de se placer devant lui. Mais elle fini par s’immobiliser dans son mouvement, laissant entendre une voix ferme qui lui demande de cesser de tout casser. Mais pourquoi? Qu’est-ce que ça change? Il y a tellement de matériel ici que même s’il en casse un peu, ça ne changera pas grand-chose. Les injections pourront quand même être octroyées à qui de droit? Est-ce qu’on les avait enfermés ici pour tous les attraper et les ramener? Est-ce que les autres étaient comme lui? Des gens qui sortaient de l’asile pour fous et qui, après constatation qu’ils ne soient pas dangereux pour autrui, avaient été relâchés? Tous les détails de sa vie de cette période sont un peu flous. Il ne se souvient presque seulement de l’arrivée de Polo dans sa vie et qu’à partir de là, sa vie a changé du tout au tout. Elle a cessé d’être floue et noire, il s’est mis à y voir de la couleur, des teintes, de la vie et de la joie.

Drake tente de se montrer persuasif, alors pour bien faire, pour l’instant, sa batte s’arrête, retombe un peu sur le côté. Observer… Mais pour observer quoi? Qu’est-ce qu’il faut faire? Il ne comprend pas. Son cerveau n’est plus vraiment formé à comprendre ce qui se passe autour de lui, toujours plus en réaction qu’en action, à moins qu’il ait faim. « Il ne comprend pas ce qu’ils doivent chercher ici… Ilne voit que des trucs de l’hôpital et il sait que c’est pour le tenir tranquille. » Le vampire pousse un soupir en repoussant du bout de sa batte de baseball la seringue la plus proche. « Il peut aller frapper la porte d’entrée jusqu’à ce qu’elle cède. Il est sûr qu’il y arrivera. Avec sa force surhumaine, rien lui résiste. » On ne sait pas trop si c’est son ton sérieux qui est presque convaincant, mais dans sa tête à lui, il pense qu’il utilise son pouvoir d’hypnose pour convaincre Drake de le laisser filer. Parce qu’il ne réussi pas à bosser le rideau de fer, ça lui permettra au moins de se défouler… malgré le bruit qu’il causerait pour les deux autres membres de leur quatuor… Marco, tout ce qu’il voulait, c’était sortir d’ici, retrouver Polo, Lei et Nora pour pouvoir sentir les cheveux de cette dernière afin d’oublier tout ce qui se passait ici… bien que ce ne serait qu’une question de temps avant qu’il n’oublie en sortant d’ici.

Si Drake tente de se faire réconfortant, c’est comme si ça entrait par une oreille et sortait par l’autre. Enfin, oui et non. Parce que Marco, tout ce qu’il craint c’est de devoir remettre les pieds dans cet hôpital psychiatrique… seul. Son dernier séjour avait été ainsi, il avait été seul dans une pièce jusqu’à ce qu’on l’autorise à rejoindre une autre chambre. Là, il avait rencontré Polo, ce sauveur aussi impossible qu’improbable, celui grâce à qui toute cette période infernale l’a été beaucoup moins. Tel un enfant, on l’entend bougonner quand Drake lui interdit de faire plus de bruits. Pourquoi les humains sont si faibles. Il n’a pas ce problème-là lui. Il peut faire le bruit qu’il veut et malgré que son ouïe soit ultra développée, il ne s’écorche pas les oreilles pour si peu. « Ils seront son prochain repas s’ils sont pas capable de se relever et qu’il se met à avoir faim! » Marco fronce les sourcils, montre un air déterminé pour montrer qu’il ne plaisante pas. Mais alors que Drake lui demande de se servir de sa vitesse, au moins il l’a remarqué, la vidéo se lance. L’image, loin d’être claire, Marco plisse les yeux pour voir de qui il s’agit.

Les images des chaises qui volent en éclats, Drake a hurlé de toutes ses forces, mais le plus dérangeant n’est pas ça. C’est l’odeur métallique caractéristique du sang qui rempli ses narines. Ses pupilles se dilatent un peu, alors que machinalement, le jeune vampire se met à la recherche de la source de cette odeur. Forcément, il n’a pas à chercher très loin pour se rendre compte que son compagnon de cellule est celui qui s’est coupé. Les autres arrivent tout juste dans la pièce. Marco entend distraitement son voisin poser une question, mais lui son regard n’est concentré que sur la main de Drake qui tient encore les fragments de fiole dans sa main. Il saisit la main du plus ténébreux à part lui entre les deux siennes et observe le sang perler dans la main. « Il a envie de goûter… de manger. » Ses lèvres se retroussent un peu, son regard se relève sur Drake, tentant de se faire le plus menaçant possible, comme s’il traquait sa proie. Ouais, ben Marco a probablement besoin de son traitement, mais il faut dire qu’il n’est sans doute pas à la portée de la main. Au diable le reste, tout ce qu’il veut c’est le sang de Drake, alors sans même attendre une permission, il se penche pour croquer la main du brun et tirer sur son sang dans une succion de ses lèvres contre sa paume. Qui aurait franchement l’idée de faire ça a un inconnu? Personne, mis à part le vampire.