Mon cerveau fonctionne à cent à l’heure dans cette pièce beaucoup trop étrange, tentant de comprendre pourquoi je me retrouve dans cette situation. Il faut dire que le verrou qui vient de se refermer sur nous n’aide pas à l’ambiance générale de la pièce non plus. Et je crois que les quelques petits verres envoyés avec Romeo juste avant cette heure de rendez-vous n’était finalement pas une bonne idée, mais c’était excellent pour oublier la possibilité d’une menace sur ma tête. Un secret… Lequel dans tous ceux que j’avais peux être si important pour que je me déplace? Un seul, celui familial… Les autres… en avais-je tant que ça? Il me semble que même si je ne parlais pas particulièrement de moi, je n’avais pas vraiment de secret avec lequel on puisse me menacer. Alors, qu’est-ce qu’on pensait avoir sur moi?

Ma personne juchée sur mes talons-hauts, parce que je n’ai pas résisté à l’envie de dire que j’y allais en drag-queen ce soir-là, et que j’avais prévu sortir après, me porte jusqu’à ces matelas avec un ourson et la tétine. Vraiment, je suis paumé. Je tends la main vers la peluche, sans même me soucier de tomber dans un possible piège quelconque, comme ceux dans les films où ils peuvent être rattaché à quelque chose qui va nous tomber dessus ou qu’importe. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi je suis ici avec ça et… je me retourne pour regarder les deux garçons qui ont l’air aussi prépubère l’un que l’autre. Pour peu, on pourrait vraiment croire qu’on va nous kidnapper. Mais entre eux et moi, je suis pas mal sûr qu’on a autant de chance de se faire enlever… Les enfants et la demoiselle en détresse.

Non je plaisante bien, mais la pièce fou tout de même un peu la chair de poule, maintenant que je prends le temps de l’observer un peu plus. Néanmoins un sourire en coin s’étire sur mon visage. « Ils veulent qu’on joue à la petite famille vous croyez? Allez mes chous, lequel de vous deux fait le gamin? Mon jugement est peut-être biaisé un peu, mais Romeo, tu en ferais un du tonnerre! Je me charge de la maman! » Je repousse une mèche de ma perruque aux longs cheveux bruns sur mon épaule. Déconner est toujours une excellente fuite, sans compter que je trouve pas vraiment ce dont on veut me faire avouer, donc… autant en profiter!

Je ne peux pas m’empêcher de ricaner quand on me remet dans la face mon idée de jeu malsain. J’y peux rien moi si c’était la facilité même. On m’a foutu dans une pièce d’école, de maternelle si on en crois les coussins et les oursons en peluche. Alors, franchement, on ne peut pas me reprocher ma logique sur ce coup. Je lève les yeux au ciel en secouant un peu la tête. « Pas besoin d’être enfermé ici pour savoir que je suis déjà le sugar daddy. Tu as vu ton visage de gamin? Le seul problème c’est que j’ai pas l’argent qu’ils ont d’habitude. Quel dommage mon chou, tu ne pourras rien tirer de plus que ce que tu as déjà! » L’aspect féminin de mon visage produit par le maquillage s’étire en un grand sourire, fier de ma réplique à cet amant particulier qui revient un peu trop souvent dans ma vie. Je comprends peut-être mieux les précautions formulées par Esra ce fameux premier soir de rencontre. J’avais bien paniqué en pensant que j’avais couché avec un mineur.

Mais quand il s’approche de cet autre gamin pour tenter de le réconforter, cherchant même un appui de mon côté, je ne peux m’empêcher d’élever les épaules vers le ciel. Moi, ces situations dramatiques qui nous plongent dans le noir et le malaise, c’est très peu pour moi. C’est sans doute une des raisons pour laquelle je suis parti du domicile familial. Je ne pouvais plus vivre avec cet oncle égoïste qui rendait l’atmosphère de la maison pénible. Et franchement, le décor était pas si mal. On aurait franchement pu être tombé pire, genre enfermé dans un container qui sent la mort… Dans le pire des cas, on serait relâché au lendemain matin par un concierge ou un truc du genre. « J’imagine oui ou sinon on fait joyeusement la sieste! Ils ont pensé à nous en nous laissant de beaux petits coussins. Le seul truc c’est que ça manque d’ambiance. Romeo, tu nous chantes un petit truc pour nous détendre? » Petit rappel de sa vidéo qui a fait le tour du net dernièrement? Je n’allais sans doute pas passer à côté d’une telle opportunité dans une pièce pareille. « Allez, une petite berceuse pour nous! » Je fais battre mes cils rapidement pour donner un effet papillon. Je me dis que c’est peut-être la meilleure façon d’aborder le problème, essayer de le tourner un peu au ridicule pour que nous puissions tous réfléchir de façon posée. Le seul problème c’est qu’Héra se fout un peu de l’état d’âme de ce garçon. Elle est beaucoup trop arrogante pour ça… Levì aurait peut-être été plus compréhensif… m’enfin à voir comment la soirée allait tourner. « C’est quoi ton nom? »

J’ai dû me mordre les lèvres quand même fort pour ne pas éclater de rire dans la face à Romeo alors qu’Andreas se mettait de la partie. J’allais peut-être bien apprécier cet autre gamin au final. Mon attention se détourne sur les médicaments dont ils parlent tous les deux. Mes épaules s’élèvent au plafond dans un geste de nonchalance. Et alors? Qu’est-ce que ça fait qu’il y ait de la drogue? Je veux dire… c’est devenu tellement monnaie courante que… ça choque encore quelqu’un? Peut-être est-ce moi qui ne pense pas de la même façon que les gens qui m’entourent, mais franchement… entre ça et l’alcool… ils sont aussi addictifs l’un que l’autre.

J’allais m’avancer pour les cachets, question de voir si c’était quelque chose que je pouvais reconnaître avant que nous ne fassions notre chute forcée vers le niveau inférieur. De quoi se fracturer les chevilles en tombant… L’éclair douloureux qui traverse ma colonne quand les talons hauts frappent le carrelage me font grimacer et gémir un peu pendant que mes jambes ne survivent pas à l’impact et que je m’écrase sur les fesses au sol. Sérieux!!! Je m’en serais vraiment passé de cet impact-là. Un panneau veuillez-nous suivre par ici ça ne leur tentait pas? Déjà qu’on était pris dans leur jeu débile, il fallait en plus qu’ils nous blessent? Je me relève en retenant ma grimace, tout en jetant un coup d’oeil autour de nous. La tête me fait un peu ding-dong sous l’impact mélangé à l’alcool que j’ai pris au début de la soirée. « Mais c’est quoi leur problème à ceux qui nous on embarré ici? » murmurais-je. Les lits en métal, les peluches défigurées et pleines de sang. « Faut être détraqué mentalement pour faire un truc pareil… » Et ils semblent s’offusquer à rien cet agresseur. Après tout, c’est nous qu’on vient d’enfermer sans consentement. Avec toutes les conneries possibles qu’on a sorties, est-ce que ça peut avoir une influence sur notre parcours ici? J’effectue quelques pas dans la nouvelle pièce, jetant un coup d’oeil au poisson dans l’aquarium. « Pourquoi c’est un défi que de plonger dans l’aquarium? Le poisson est carnivore et il va vouloir s’en prendre à ta saucisse? Sérieux les gars si ça continue comme ça, moi je m’octroie le droit de prendre leur drogue, ça fera passer de meilleurs moments! »

Mes épaules s’élèvent vers le plafond. Qu’ils aient besoin de moi ou pas, je commence à m’en taper un peu. On peut pas vraiment nous faire mourir tous les trois d’une façon aussi ridicule. Oui, il y a le temps, mais ça fait quoi si on le dépasse? On va nous asphyxier peut-être? Encore faudrait-il qu’on ait un ennemi commun tous les trois pour que ça se passe ainsi et sans vouloir être rabat-joie, je doute qu’on ait le même cercle d’amis eux et moi. J’en ai fait chier un tas de gens dans ma vie, mais de là à ce qu’ils veuillent me faire la peau, j’ai de très sérieux doutes. Donc, mon point reste le même, si je sens que je me fais casser les pieds pour rien, je ne serai pas que saoul, mais bien déchiré en plus, tout en espérant que ce ne soit pas des trucs à chier ou des placebos. Parce que plus ça va dans cette ambiance de film d’horreur à la con, plus j’ai envie de planer et de faire chier encore plus ceux qui nous y ont entraînés. Supposant qu’ils regardent, je serais ravi de leur montrer que leur plan fonctionne pas.

Sans dire que c’est à cause du froid, celui que je ressens moins à cause de l’alcool, je croise les bras, affichant une mine amusée. « Alors, ça pour séduire, je peux le faire en dansant! Y’a pas meilleure que moi dans la vie! T’embarque avec moi mon beau?» lâchais-je à l’adresse d’Andreas. J’affiche une célèbre moue arrogante d’Héra, celle qui fait presque sa célébrité. Notre célébrité. La même à laquelle Romeo avait goûté à notre première rencontre dans le bar. Mais le bruit de l’estomac de Romeo qui se révulse me fait plisser du nez. Je lui jette un regard en coin, tentant de me dire que si je ne respire pas trop, y’aura pas trop de chance que je régurgite à mon tour par-dessus ce qu’il vient de relâcher. Et son italien me fait lever les yeux au ciel. C’est un peu fatiguant quand il parle comme ça, y’a que lui qui comprend. J’ai beau le voir ici et là, j’ai toujours pas appris cette langue moi.

J’incline doucement la tête sur le côté, prenant un peu conscience de l’air frais qui nous entoure. « Peut-être, mais si tu continues à faire ta poulette, ce sera pire. Saute dans le lac qu’on sorte d’ici. On pourra faire autre chose et je pourrai même te réchauffer au besoin mon chou! Allez Romeo, ne fait pas ta Juliette! Parce que je doute vraiment que le poisson accepte de se laisser charmer par mes beaux attributs féminins! Et ce serait mortel que de lancer tes parents du jour dans la fausse aux lions… ou plutôt dans l’aquarium des trucs qui ont frappé le rebord trop fort de leur tête. T’as vu la bosse sur sa tête, c’est énorme... » Décidément plus le temps passe, moins j’arrive à rester sérieux, mais plus je perds un peu patience qu’on joue avec nous en tentant de nous faire peur comme des gamins. Oui je suis avec deux, mais je ne suis pas obligé de jouer la baby-sitter. Ça ne m’a jamais été un rôle très gratifiant… J’ai tendance à faire peur aux enfants et à ne pas savoir comment leur parler. Genre que je pourrais leur parler d’un conflit israélo-palestinien pour les faire chier… Non je me ferais chier aussi… mais je pourrais leur montrer ce que ça fait que de se déguiser en femme. Je doute que tous les parents approuvent… « Mais au fait, t’as peur d’un souvenir ou quoi pour dire que c’est un mauvais souvenir? Il a fait quoi le poisson? Il t’a donné un gros bec baveux? »

« Oh arrête, même sans gros talent, c’est pas impossible de l’apprendre. Ça ce pratique, c’est comme n’importe quoi! Suffit juste d’arrêter d’avoir peur de ce que les autres pensent. Oui y’a des chorégraphies, mais c’est aussi possible de danser n’importe comment et ça s’appelle danser. Parfois même faire n’importe quoi est charmant aussi! » Et là, je sais entièrement de quoi je parle pour avoir vu nombre de drag-queen qui ne savaient pas danser plus qu’il ne le fallait, se mettre à faire de super prestations. « Et puis, au besoin, je te dirige, tu verras, je suis une professionnelle! » Je lui adresse un clin d’oeil presque aguicheur, même si mon idée n’est pas vraiment là. J’ai simplement envie de faire valoir mon point et mine de rien, je suis un excellent professeur. Esra est devenu merveilleusement bon avec le temps, même chose pour la planche à pain que je pouvais être avant de me lancer sur scène. Jamais je n’ai regretté ce choix de vie. Je peux avoir bien des regrets, mais pas celui-là.

Je ne devrais pas avoir envie de rire, je devrais tenter de soutenir Romeo, comme le fait Andreas. Le petit problème ici, c’est que je ne suis pas Andreas. L’empathie dans ce genre de situation, c’est difficile pour moi. Alors, entendre Romeo raconter son souvenir, j’ai réellement tenté de me retenir de rire. J’ai mordu mes lèvres plutôt forts, mais le résultat était impossible à atteindre. J’ai tenté d’étouffer mes envies de rire, ce qui a donné une espèce de raclement de gorge étrange. La main posée près des lèvres en me disant que ce serait peut-être moins fort, mais décidément rien à faire, je n’ai jamais été capable de ne pas rire. Bon la partie tripotage, je peux comprendre que ça peut être traumatisant. Mais tout le reste, tout ce qui est relié au poisson… « Ça alors, je ne sais pas ce que tu prenais quand tu étais gosse, mais c’était puissant! » Je secoue un peu la tête, tentant de chasser des images un peu loufoques qui se présente à ma mémoire.

Je m’approche des deux plus jeunes garçons qui sont captifs avec moi, mes talons claquent presque en echo dans la pièce. Je tente de maîtriser mon fou rire en prenant de grandes respirations. Je dois essayer de faire un effort. « On sera là Romeo, tu penses pas sérieusement qu’on va te laisser te noyer et suffoquer dans l’eau quand même? Andreas te dit de retirer tes vêtements pour ne pas prendre un coup de froid en sortant et j’ai dit que je pouvais te réchauffer au besoin par après. Mais... » Je me retourne un peu pour apercevoir le compteur dont les chiffres défilent toujours. « Le temps va finir par nous manquer, si vraiment il faut tenter de les prendre au sérieux, il nous faut progresser… Je ne suis pas convaincu que ton épreuve soit la seule à laquelle nous ferons face ce soir, donc si le temps ne se reset pas, va savoir ce qui peut arriver. » Pour un gars qui ne voulait pas y croire, je suis bien en train de jouer le jeu, mais en même temps, je commence vraiment à avoir envie de sortir d’ici et aller n’importe où pour me changer les idées et fêter. « Tu veux un talon-haut pour le planter dans le poisson si jamais il t’attaque? » Je lui adresse un magnifique sourire un peu arrogant, essayant d’imaginer Romeo armé d’un talon-haut dans un aquarium. C’était vraiment un cas de photo de réseau social! Je n’allais pas passer à côté de l’occasion d’avoir une photo. « Allez mon chou, sauve tes parents! Fait un Romeo de toi et pas une Juliette! »

Mais quel gros bébé. Mes yeux se lèvent au ciel. J’espère vraiment que ces gens n’ont pas planifié nous tuer ou nous mutiler parce que franchement, on est fichu. Tous les trois. Par la faute de Romeo qui est simplement incapable de dire qu’il peut affranchir une peur. Il n’est même pas seul, Andreas et moi sommes là pour lui donner un coup de main au besoin et même là, il fait sa grosse poule mouillée. Et je crois que le pire c’est de le voir accuser Andreas et sa gentillesse à son égard. « T’es sérieux-là? Tu penses vraiment que Monsieur Compatissant puisse vraiment être derrière tout ça? T’as vu sa shape? Et même si supposons que tu dis vrai... au corps à corps, je crois que même toi tu pourrais gagner! Même une mouche pourrait gagner tellement il semble inoffensif! » Je me retourne vers Andreas. « Sans offense hein! » Mais il fallait quand même être réaliste. Oui des psychopathes il pouvait y en avoir de toutes les sortes et de toutes les espèces, mais si Andreas est un tueur en série, moi je suis le pape ET mère Teresa en même temps… Et que je sois une mère Teresa est en soi une offense à la vraie de vraie...

Je secoue un peu la tête, me reculant un peu pour m’approcher des structures en métal, m’asseyant en partie dessus. Toute cette situation était absolument ridicule. Déjà qu’être enfermé ici ne faisait aucun sens, être pris avec Monsieur Tête-de-cochon et Monsieur Empathie, c’était presque trop pour moi. Je peux pas gérer ça dans ma vie moi. C’est trop sérieux, trop critique. J’ai besoin d’autres choses que ces crises de nerfs à la con pour un aquarium et un poisson qui n’a pas vu le coin de mur. Cependant, les deux chiffres qui s’affichent au compteur me font soupirer et lever les yeux au ciel. « Tiens, le gamin aura eu ce qu’il voulait. À peu de choses près on avait le droit à la crise du bacon au sol! » Je croise les bras sur mon torse, commençant à ressentir la morsure du froid malgré l’alcool qui tempère mon système. Rendu-là, c’est qu’il devait commencer à vraiment faire froid. Le coup de vent qui souffle la poudre blanche sur le meuble me laisserait un peu de marbre si ce n’était pas la ville… Christian ne revenait pas de cette ville-là justement? Ah Christian… Ce cher frère indésirable qui restait maintenant à la maison. Cette perte de liberté incroyable que je ressentais depuis son arrivée… « Innocent dans le sens innocence que de connaître des effets de la drogue ou innocent dans le sens où quelqu’un a drogué quelqu’un à Akureyri? » Je pose la question, mais franchement je m’en moque. C’était déjà nul que d’être pris ici que Romeo m’a complètement plombé l’ambiance avec sa crise de nerf. Je veux vraiment juste m’en aller au bar continuer à me saouler et peut-être piquer ces trucs pour planer un peu.

La réaction d’Andreas me rassure presque. Je ne suis pas le seul à trouver que Romeo exagère royalement pour un poisson alors que le jeune homme était prêt à prendre sa place. « Faut pas t’excuser, faut lui secouer le pommier à cet enfant, il le mérite. » Comme si tout était pire dans la vie de Romeo que dans celle des autres. Comme si nous ne pouvions pas avoir des merdes ou encore de mauvais souvenirs. Il faut juste apprendre à les combattre seigneur et arrêter de fuir devant et envers tout. Je ne suis pas parfait, moi-même il y a certaines choses de mon passé que je fuis encore, mais pas un poisson relié à une hallucination… « Et toi arrêtes donc de refuser l’aide qu’il voulait t’apporter. Tu te rends pas compte à quel point tu es ridicule. Franchement, je viens de dessaouler à juste t’entendre piquer ta crise d’enfant, c’est génial. Merci, maintenant je dois vivre cette situation sobre! » Je suis fâché. Parce que c’est tellement absurde d’être pris ici avec Romeo et Andreas. C’est si absurde que mon cerveau ne veut même plus composer avec ce qui se trouve dans la pièce. J’ai qu’envie de hurler à demander c’était quoi mon pourcentage de chance de me retrouver ici ce soir. Je regrette Esra et Runny qui doivent être bien confortables à la maison, pendant que moi je croyais pouvoir m’amuser. Vraiment, que de regrets. Je sors mon téléphone de mon sac à main que je trainais avec moi ce jour pour envoyer sur notre conversation de groupe un emoji qui pleure suivit d’un fusil qui pointe sur sa tête. Soirée de merde.

« Si c’est ce qui te permettra de te coucher ce soir Romeo, grand bien te fasse, mais le temps qu’on a perdu à s’obstiner avec toi pour que tu plonges, il compte lui aussi et maintenant on se les gèlent. » Je m’approche un peu d’Andreas qui observe les substances sur la table, mais qui mentionne devoir à son tour parler. Sans compter Romeo qui s’en mêle, je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel. « Il a le droit de brûler notre temps autant que tu l’as fait, donc tu peux prendre ton mal en patience! » Le caractère d’Héra est sorti à son maximum, se mélangeant à mon caractère à moi lorsqu’on m’énerve un peu trop. Romeo a simplement poussé le bouchon trop loin à accuser aussi innocemment Andreas. Je me retourne vers ce dernier, léger sourire moqueur aux lèvres. « Quoi? Tu vas me dire que tu t’es drogué à fond la caisse, que tu as plané un moment avant de mélanger avec de l’alcool et que tu t’es retrouvé avec un lavement d’estomac à l’hôpital? Je ne te croyais pas aussi badass que ça. » Je parle complètement en travers de mon chapeau, mais si l’ambiance reste aussi lourde, c’est moi qui vais finir par péter un câble. C’est déjà trop lourd pour rien, la température n’aidant en rien du tout. Je recroqueville mes orteils dans mes souliers à talons, vraiment on veut me faire regretter de me revêtir en fille ou quoi? Je comprends pourquoi elles ont toujours froid. Je ne pourrai plus autant me moquer de Runny.