Tu frottes tes mains ensemble, tout en souriant un peu à la vision devant toi. Il fait beau, aujourd’hui. Plus que ça, tu es heureux. En faite, en général, ces temps-si, tu es heureux. Tu es heureux avec Axel, tu es heureux avec ton groupe, tu es heureux avec ta thérapie. Tu es heureux d’avoir arrêté la drogue et l’alcool depuis désormais plusieurs mois, tu es heureux d’être, pour une fois, bien avec toi. En général, du moins. Tu sens encore le vide, parfois, au creux de ton ventre, mais tu sais que, comme ta maladie, il ne partira jamais réellement. Comme le fait que ce petit démon qui te gruge parfois plus que d’autre, ne partira jamais tout à fait. Mais tu es heureux, plus que tu l’as été il y a de ça quelques années. Une seule ombre tâche ton portait : Le mal de Jake, ton frère, et le mal de ton meilleur ami et confident, Fenrir. Pourquoi lorsque tu vas bien, c’est là que les tiens sombres? Comme si la vie était une petite… uhm, tu retiens le mot, mais tu le penses fortement. Pourtant, tu comprends leur mal, tout à fait justifier. Tu comprends plus que bien, même. Et aujourd’hui, c’est Fenrir que tu vas voir. Tu as passé beaucoup de temps avec lu, récemment, à son appartement surtout, à le rassurer, à te faire repoussé, à ramasser les bouteilles, à le prendre dans tes bras… Il le méritait. Peu importe ce que Fenrir pensait, il le méritait. Dans ta vie, tu avais été abandonné par beaucoup de gens, mais Fenrir, qui te connaissait pourtant déjà depuis quelques années maintenant, n’avait jamais pensé à te laisser seul. Ni à cause de ta violence, ni ta drogue, et encore moins ta maladie. Alors peu importe ce qu’il insinuait, que tu devrais le laisser, tu ne le laissera jamais, car lui non plus, ne t’avait jamais abandonné. Et tu avais été horrible, plus d’une fois même. Tu te devais de l’aider, de l’écouter, et c’est pour ça que tu avais longtemps hésité à lui parler de ta vie, ces derniers mois. Car il avait perdu Sören, et rependre ton bonheur t’avait semblé inapproprié. Tu avais voulu, plus d’une fois, mais entre ces crises, ces pleurs, tu n’avais pas été capable. Tu ne voulais que voir Fenrir aille mieux…

Tu rentres dans le petit café où vous avez votre rendez-vous, et tu souris à la serveuse, qui te connait bien avec le temps. Elle te sourit, et tu prends ton café habituel, avant d’aller rejoindre la table où est déjà installé ton frère de cœur. Tu viens glissé ta main dans ses cheveux avec douceur, comme tu avais toujours fait, pour venir lui ébouriffer doucement les cheveux. « Salut, bébé frère. » que tu souffles en souriant à son sourire forcé, que tu remarques très bien. Tu n’es pas aveugle à ce point, surtout avec Fenrir. Tu t’assois devant lui, et par reflèxe, tu tripotes un peu ton paquet de cigarette, mais tu n’en prends pas. Ça te rassure juste de l’avoir sur toi. Tu viens secouer la tête un peu, avant de sourire à Fen, faisant exprès de te positionner pour cacher le couple, au fond de la salle. Encore une fois, tu te sens mal d’être heureux, alors que Fenrir ne l’est pas. Tu entrouvres les lèvres, tu les refermes un moment, avant de rire un peu. « Tu sais que avec mon thérapeute, je suis rendu à mon sixième fois sans drogue? Et j’ai baissé de beaucoup ma consommation d’alcool. J’suis presque rendu normal sur ça. » Tu rigoles un peu, reniflant lentement. « Désolé. Je suis pas juste venu pour ça, uhm… » Tu te sens mal de rependre tes bonnes nouvelles, alors que Fenrir va mal. Tu prends ton téléphone et tu cherches un moment dans ta photo, avant de trouver une photo de tes trois corgi. Enfin ceux d’Axel, et les tiens maintenant. Tu viens les montrer à Fenrir, souriant. « Reboot, Java et Proxy. Mes corgi. » Tu respires lentement, tu expires un peu, puis maladroitement : « Enfin, ceux de mon petit-ami. » que tu finis par avouer lentement, presque timidement. Entre gêne et remord, parce que tu ne sais pas si Fenrir est prêt à ça, tu ne sais pas si tu as le droit d’être heureux, alors qu’une des personnes les plus importantes à ton cœur ne l’est pas… « Tu es mon meilleur ami, Fen… Je me voyais mal vivre cette aventure sans t’en parler, mais je voulais… Je veux pas que… Je veux pas te faire du mal. C’est juste que tu es mon frère, et… Je voulais que tu sois au courant… Que, enfin, je suis avec quelqu’un… » murmures-tu lentement, secouant la tête.

Tu regards ton meilleur ami un moment, guettant ses réactions, ses expressions, sans vraiment t’attendre à quoique ce soit en ce moment. Il y a de ça désormais quelques mois, tu aurais fêté la nouvelle avec lui et Sören, sans craindre sa réaction, sans ressentir ce mal qui te ronge en ce moment de lui annoncer une si bonne nouvelle. Le fait qu’il ne réagisse aucunement au fait que tu as arrêté de boire et de fumer montre bien à quel point Fenrir n’est plus le même. À quel point tu sens que quelque chose vous éloigne, chaque jour un peu plus : Mais tu n’as pas envie de le perdre, toi. Tu n’as pas envie de perdre son sourire, sa présence, son amour, et ce, même s’il va plus mal ces derniers temps. Tu as envie d’être là pour lui, comme lui l’a été pour toi, mais tout ce que tu sens en ce moment, c’est qu’à chaque pas, tu le perds un peu plus. Tu te rapproches d’un certain bonheur, et tu as envie de te réjouir avec lui, mais tu as bien trop peur de le blessé, bien trop peur de le perdre, comme tu as finis par perdre la majorité des gens qui rentraient dans ta vie. Il est ton meilleur ami, ton frère, ton confident. Fenrir est sans aucun doute une des meilleures personnes qui est rentré dans ta vie. Il est ta force, ton premier ami sincère, le premier à être resté. Si tu le perds… Non, tu ne veux pas imaginer ce scénario. Fenrir… Depuis des années, il a été là, il a été ta bouée, tu veux l’être en retour. Mais alors pourquoi tu le sens tant s’éloigné de toi?

Quand il se lève, tu le suis immédiatement, comme un automatique, pour venir le prendre dans tes bras avec force, pour venir enserrer sa taille de tes bras, pour venir blottir ton visage dans ses cheveux et embrasser son front comme le ferait un frère. Tu viens le serrer contre toi, tu vies le réchauffer de ta chaleur, comme si tu voulais lui transmettre tout ton bonheur, si cela pouvait l’aidé à sourire. Tu serais prêt à sacrifier tout, pour Fenrir. Il était ton frère, ton grand idiot, celui qui t’avait toujours suivit partout. Tu étais prêt à tout pour lui. Alors tu viens le serrer contre toi, tu entends ces mots qui te font un peu sourire, et malgré toi, tu sens ta vue s’embrouiller un peu. De bonheur, oui, mais aussi de ce petit mal de sentir Fenrir aussi bas, sans arrivé à le remonter. Vous restez un moment ainsi, avant de vous rassoir lentement, ta main venant saisir rapidement la sienne pour la serrer, alors que tu baisses les yeux pour cacher tes iris. « Et moi, tout ce qui m’importe depuis toujours, c’est que toi, tu ailles bien, Fen. Je sais que je ne suis pas le meilleur des gars, je comprends pas toujours les choses, et j’ai pas les meilleurs conseils au monde, mais… J’ai pas envie de te perdre Fenrir. Et j’ai l’impression de te perdre, en ce moment… Je… je sais que tu vas mal. Je suis passé par là. Et je veux même pas imaginer à quel point ça doit faire mal, mais… Tu peux toujours venir me voir. Toujours. Tu peux passé à la maison, tu peux m’envoyer des messages, tu peux me demander de sortir. Tu es une des meilleures personnes qui est arrivée dans ma vie, Fen. Tu m’as toujours sauvé. Laisse moi t’aider en retour… » Tu viens glissé doucement ta main sur la sienne, pour pouvoir la serrer un peu plus, tout en croisant cette fois-ci le regard de ton meilleur ami.

Il te demande de parler d’Axel, et un sourire se glisse sur tes lèvres, lentement, tout en effleurant ses doigts un à un, lentement. Axel. Ce prénom tape contre ton cœur, le saisissant, le brulant, de son amour qui te fait sentir si vivant, depuis que ton monde tangue ici et là. Axel, lui, il est toujours resté. Stable, constant, tendre. « Il s’appel Axel… » Tu cherches sur ton téléphone d’une main, pour sortir une photo de toi et lui, à une de vos nombreuses sorties ensemble. Sur cette image, ton visage est caché contre la nuque de ton petit-ami, qui tient le téléphone. Et comme la majorité du temps avec Axel, tu es heureux. « Il travail dans une compagnie d’agence de rencontre. C’est un petit informaticien, très brillant! Mais on s’est pas rencontrés là, on s’est vu la première fois au bar. On a commencé à passé beaucoup de temps ensemble. S’était toujours naturel avec lui. Je pouvais tout lui dire, tout le temps, et il me jugeait jamais… On s’est mit ensemble quand nous sommes allés voir les Aurores Boréales. Ça c’est juste… fait, tu sais? Comme si on était destiné à être ensemble… » Tu rigoles un peu, secouant la tête. Tu n’as pas l’habitude de parler de ce que tu vis, ce que tu ressens, mais avec Fenrir, tu n’as jamais hésité à tout lui dire. « On a déménagé ensemble récemment. Enfin, je suis aller habiter chez lui. Il avait déjà une maison, c’était plus simple, et… Je me sentais plus assez bien pour rester seul, pas avec ma thérapie et ma maladie… Je lui ai même avoué… Pour ma maladie, tu sais, après le mariage de James et Solveig… Il l’a bien prit. Je suis vraiment tombé sur une perle rare, Fen’… Tu l’adorais, j’en suis certain. » souffles-tu lentement, souriant un peu plus, le regard ému.

Tu baisses les yeux vers tes mains un court moment, avant de finir par tirer ta chaise pour venir t’assoir a ses côtés, et non face à lui, venant glissé ton bras autour de Fenrir pour venir serrer ton meilleur ami contre toi, souriant un peu. T’a juste envie d’être là pour lui, peu importe ces réactions. Tu as juste envie d’être là, jusqu’à la fin, à ses côtés. « Si c’était pas de toi, jamais j’aurais voulu aimer qui que ce soit, Fen. Tu m’as sauvé. Depuis le début… Alors tu as peut-être fait des erreurs, cela n’efface pas le fait que tu es pour moi, la meilleure personne qui soit arrivé dans ma vie. Tu m’as aidé, tu m’as sorti de là, et désormais, je peux aimer Axel, et je suis heureux… »