Tu ne sais pas vraiment pourquoi tes pas t’ont menés jusqu’ici : Pourquoi c’est dans ce bar où ta pauvre carcasse à trouvé refuge. Tu savais que tu ne pouvais pas aller au Kaldi, sans devoir rencontrer le regard de ton patron. Que tu n’avais pas pu te réfugier non plus au Kiki Queer, par peur que Bethany soit de service ce soir : Tu ne voulais voir personne que tu connaissais. Tu n’avais même pas la force de contacter Fenrir. Pour lui dire quoi, de tout façon? Je suis désolé? Je me suis trompé? Il va revenir? Tu n’y crois même plus toi-même. Il est parti, vers d’autres horizons. Il est parti, sans rien laisser. Il est parti, et c’est un vide immense qui te reste. Comme d’habitude. Comme tout le monde. Sören est parti, et il ne se rajoute qu’à la liste interminable de ceux qui partent, sans jamais revenir dans ta vie. Comme Maddy, comme Penny, comme Athena, comme tant de gens… Il est parti, et tu aurais voulu ressentir quelque chose comme une colère horrible envers lui, mais la vérité, c’est que tu ne sens que cette douleur atroce, cette douleur dont tu pensais être habitué avec le temps : De perdre quelqu’un. On ne s’y habitue jamais vraiment. Surtout pas quand tu pensais la personne fidèle. Vous aviez voyager ensemble, vous aviez profiter, et c’est lui qui t’avait convaincu de consulter, d’arrêté, de chercher de l’aide, durant votre voyage. Et il était parti, lui aussi. Avec le temps, tu aurais dû être habitué. Il a fait comme tout le monde. Comme Maddy. Un autre frère de cœur qui disparait, te laissant avec ce sentiment amer entre les lèvres. Dès demain, tu devras oublier et revenir plus fort, pour aidé Fenrir, pour aidé James. Oublier ta douleur pour te concentrer sur eux. Dès demain, tu t’oublieras de nouveau pour aider ceux que tu aimes. Mais ce soir, tu te laisses aller à ressentir ce vide. Tu te laisses aller à avoir mal, à souffrir, à ressentir ce besoin de te soulager dans ce que tu connais le mieux : L’alcool.
Alors tu t’es dirigé vers un des bars, avec l’impression que d’aller prendre quelques verres soulageraient ta peine. Ou peut-être que, si tu trompais tes lèvres dans ce liquide interdit, Sören allait surgir de quelque part pour t’engueuler. Tu espérais presque que ça ce passe. Tu espérais presque qu’il soit là, quelque part, au détour d’une table, mais tu savais bien qu’il était loin. Parti. Disparut avec les autres. Alors tu t’étais approché du bar, avec cette sensation que de tremper tes lèvres, encore et encore, aller soulagé une peine que tu ne puisses supporter. Mais alors tu t’étais rappelé de ta promesse à Axel, à Fenrir, à Jake… Et tu n’avais pas pu. Tu n’avais pas pu boire. Parce que tu t’étais rappelé des mots de cet idiot de Sören, de cette fierté quand tu lui avais annoncé que tu avais arrêté de boire, et tu n’avais pas pu le décevoir. Pas encore. Même s’il n’était plus là, tu ne pouvais pas faire ça. Tu ne pouvais pas… Alors tu t’étais reculé vers une table au fond, seul, pour regarder par la fenêtre, espérant ainsi ressentir un peu moins ce vide. Mais il avait continué de s’insinuer à toi, de venir, de te détruire. Peu importe ce que tu faisais.
C’était des murmures au début. Puis de plus en plus bruyant. Des voix d’hommes, pour la majorité, qui avait fini par alerter ton attention. Des voix d’hommes de plus en plus forts, qui riaient, plus que ça, qui se moquaient ouvertement de jeunes femmes plus loin. Tu ne comprenais pas tout ce qu’ils disaient, mais les hommes se montraient non seulement irrespectueux, mais vulgaires, bruyants, dérangeants. Ils insultaient ces femmes, qui semblaient ne plus du tout savoir où se mettre. Tu voyais leur embarras, leur gêne, ce sentiment de panique qui prend ceux qui ne savent pas comment réagir. Animé par cette colère que tu as depuis enfant, tu t’étais levé rapidement de ton banc, avant même que tu ne réalises vraiment ce qui te prenait. « Si vous voulez vous en prendre à quelqu’un, faites le au moins avec l’un de vos semblables. » craches-tu avec une violence qui ne t’était pas arrivé depuis quelques temps. Et ton poing s’abat sur la joue du premier, qui tombe au sol, alors que cette colère, cette force, ce sentiment de devoir te défouler te prend de nouveau. Peu importe les conséquences, tu en ressens le besoin présentement. Alors les coups partent, encore et encore.
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