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the game is on again | Thea
Tristan Atlasson
Tristan Atlasson
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19.08.20 1:16
Il a l’impression d’être un fantôme, alors qu’il suit le doyen dans les bâtiments qu’il connaît encore par cœur, qu’il prend la peine de lui expliquer l’utilité de chaque salle et le règlement intérieur comme s’il n’avait jamais auparavant mis les pieds dans cet endroit. Il aurait pu l’arrêter, mais il n’en voit pas bien l’intérêt, profitant plutôt de l’instant pour observer les endroits familiers sans vraiment réussir à les reconnaître. Au fond de lui, il sait déjà que ce n’est pas lui, qui a parcouru ces couloirs dans tous les sens, qui a plaisanté avec ses amis devant la machine à café, qui a passé des heures dans ces amphithéâtres à prendre des notes, ou dans cette bibliothèque à réviser jusqu’à se faire renvoyer chez lui. Il est presque sûr qu’il ne marche même plus de la même manière, qu’il n’a plus vraiment la tête haute, les épaules en arrière, le pas dynamique. Il essaie de se faire discret, dans tout ce qu’il fait, s’inquiétant presque de respirer trop fort alors que son nouveau supérieur lui jette un regard pour s’assurer qu’il est toujours là et qu’il ne prend même pas la peine de lui sourire. Non, les couloirs n’ont vraiment pas changé. Lui, si.

« Ok merci. » Le doyen n’avait pas vraiment fini sa phrase, sans doute, mais Tristan a tout de même fermé la porte devant son nez avant de pousser un long soupir de soulagement. Enfin seul. Doucement, il se retourne et laisse ses yeux s’acclimater au manque de lumière de la pièce pour l’observer sous tous ses angles. Il est grand, ce laboratoire. Plus grand qu’il ne l’avait espéré. Au fond, trois boîtes sont empilées, arrivées la veille selon ses indications, un travail à faire, une manière de passer le temps après avoir donné ses premiers cours. Il pose doucement son sac sur la table avant de l’ouvrir pour en sortir Styx, riant doucement en réalisant qu’il s’était endormi. Il le pose lentement sur la table, avant de sortir avec bien moins de soin tout le bazar enfoui dans le sac. Les papiers pour les cours, check. Les ustensiles de laboratoire, check. Les trois énormes livres qu’il a d’ores et déjà emprunté à la bibliothèque, check. Les clés du bureau, check aussi. Tout devrait bien se passer, alors.

Quatre heures et deux cours passent. Tout se passe bien. Il revit en commençant la classe, en répondant aux questions, en exposant les problèmes et les méthodes, puis s’éteint de nouveau lorsque le tout finit, se contentant de repartir dans le laboratoire caresser Styx et installer ses affaires. Puis la sonnerie retentit, les derniers élèves sortent, et sa journée est terminée, si ce n’est pour les boîtes qui l’attendent toujours. Encore quelques heures, avant qu’il ne soit intimement persuadé que l’université soit déserte, que tout le monde est probablement rentré dans sa famille, et qu’il peut donc s’introduire dans la salle des professeurs pour se faire un chocolat chaud sans avoir à parler à qui que ce soit. Ou du moins, c’est ce qu’il pense, quand il ouvre la porte et que la pièce est vraiment vide, quand le bruit de la machine est la seule chose qui rompt le silence, quand il prend sa coupe brûlante en main et glisse deux chamallows dedans.

Mais alors qu’il se retourne pour aller profiter de sa boisson dans son bureau, la porte s’ouvre, et lorsque ses yeux rencontrent ceux de la nouvelle arrivée, il se fige. « Thea. » Le prénom est sorti avant même qu’il ne puisse penser à le retenir, affreusement simplement, avec un ton neutre, vide, dénué de tout le mépris qu’il y avait toujours mis. Thea est là. Devant lui, en chair et en os. Évidemment, qu’elle serait là. Il y avait pensé, lorsqu’il avait obtenu le poste, pourtant. Comment avait-il pu oublier ? Elle était là, toujours aussi belle malgré le mal qu’il avait à l’admettre, toujours aussi sérieuse, sans doute un peu fatiguée. « Tu travailles tard. » C’est prononcé comme une évidence, alors qu’elle doit être sous le choc de le voir là, si seulement elle se souvient de lui. Il devrait détester le fait que son ton soit si lent, si neutre, si vide d’expression, et pourtant, il n’arrive qu’à se féliciter de prendre la peine de former des mots alors qu’il pourrait simplement passer son chemin.

Huit ans. Ca fait huit ans, qu’il a terminé sa dernière année d’étude ici, qu’il a posé sa fiche de partiel devant Thea en soutenant son regard avec un sourire moqueur, persuadé d’avoir tout juste, avant de tourner les talons pour ne jamais la revoir. Il pensait revenir pour chercher son diplôme et la revoir, à l’époque. Il pensait pouvoir lui dire en personne à quel point elle avait eu tort, pouvoir se vanter d’avoir déjà trouvé un poste pour le doctorat, de partir à Paris quelques jours après. Le voyage avait été avancé, finalement, et il n’avait jamais eu l’occasion de se vanter. Maintenant, alors que Paris était toujours aussi ancré dans sa peau et dans son cœur que l’anneau qu’il n’arrivait toujours pas à retirer de son annulaire, il n’en avait plus envie. « Je voulais pas t’interrompre, vas-y. » Il se décale d’un pas pour la laisser entrer, remettant son visage dans sa tasse de chocolat. Huit ans, et tant de choses qui ont changées.
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Thea Njörddóttir
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04.09.20 18:37





Un nouveau professeur doit arriver aujourd'hui, semblerait-il. Elle a entendu la rumeur, au détour d'un couloir empli de collègues curieux, la semaine dernière. Elle aurait sûrement dû y apporter plus d'attention, tendre l'oreille pour arriver à capter le nom qui lui aurait été si familier. Mais elle ne l'a pas fait et il est tard à présent. Elle ne l'a toujours pas vu, ce fameux nouveau. Alors, ce n'étaient peut-être que cela, des rumeurs. Elle ne se pose pas plus de questions, elle n'a pas le temps pour les spéculations. Trop concentrée sur les cours qu'elle anime avec une passion qui arrive parfois même à réveiller le dernier rang de l'amphithéâtre. Les journées passent vite, mais elles sont belles.

Tout est calme à présent. La douceur de la soirée a remplacé le chaos des heures passées. Si elle se concentre bien, elle peut même entendre les gouttes de pluie frapper timidement contre le carreau de la fenêtre. Le tonnerre gronde au loin et elle adore cette ambiance. Son bureau est désert, le chocolat chaud est fumant dans sa main. Devant elle, les copies sont étalées. Jesper n'est pas à la maison aujourd'hui et elle se trouve souvent mieux ici pour travailler tard le soir que chez elle. Il n'y a pas de distractions, elle peut concentrer toute son attention sur la tâche. Faire les choses à la perfection ou ne pas les faire du tout, il y a rarement d'entre deux possibles pour elle. La seule chose qui lui manque, c'est son stylo rouge fétiche qu'elle a oublié en salle des professeurs.

Elle ouvre la porte, loin de s'imaginer ce qui l'attend de l'autre côté. Elle ne peut retenir la surprise qui se dépeint sur tout son visage. Elle a le sentiment de revoir un fantôme du passé. Une époque révolue où rien n'était comme maintenant. Lui aussi semble avoir changé, du tout au tout. C'est d'abord le ton de sa voix qui l'étonne. Bas et sans rancœur. Son simple prénom prononcé comme si c'était la chose la plus ennuyante du monde. Et puis, ce sont ensuite les petits détails qu'elle remarque. Le sourire méprisant a laissé place à une moue un peu triste. Les yeux n'ont plus cet éclat malicieux. L'homme ne se tient plus aussi droit qu'avant, comme s'il savait qu'il n'était plus le roi en ces lieux. Il a l'air d'avoir changé, encore plus qu'elle. "Bonsoir, Tristan."

Elle le fixe, malgré elle, s'imprégnant de cet homme qui lui paraît comme nouveau. Elle remarque l'anneau à son doigt et elle ne peut s'empêcher de triturer celui à son propre annulaire, comme un miroir. Ce n'est que lorsqu'il reprend la parole en prenant un pas sur le côté qu'elle se connecte à nouveau avec le moment présent. "Je ne pensais pas te revoir un jour ici." Elle est confuse, Thea. Elle ne sait pas trop comment se comporter avec celui qu'elle a envie de détester à nouveau, comme un mécanisme encré à jamais en elle, mais qui a peut-être changé. Elle est prudente tandis qu'elle referme enfin la porte derrière elle, prenant quelques pas en direction du stylo délaissé sur la table. "Je n'ai jamais eu l'occasion de te donner la note de ton dernier partiel de biologie. Tu avais eu dix-neuf sur vingt. C'était du très bon travail, mais ce n'était pas parfait."


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Tristan Atlasson
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24.09.20 19:54
Elle a l’air étonnée, Thea. Il y a sans doute de bonnes raisons de l’être, en même temps. Huit ans sans même entendre parler de lui alors qu’il faisait en sorte d’occuper chacune de ses pensées avant, elle avait dû s’y habituer très vite, en profiter très vite. Et pourtant le revoilà. Il ne se bat plus, mais il reste devant elle, soutient son regard, l’observe en retour. « Et pourtant. » Il ne répond pas, pas vraiment. Il n’y a pas de réponse à donner sans avoir à raconter une histoire, et il ne veut plus jamais raconter d’histoires de sa vie. Lui non plus, il ne pensait pas revenir ici. Il est presque certain d’avoir déjà dit que c’était un peu un dernier choix, l’université de Reyk, juste parce que le pays est si petit, parce qu’il y a tant à voir ailleurs, parce que ce n’est pas un choix très ambitieux aux yeux du reste du monde, malgré la qualité de ses recherches. Et pourtant il ne regrette pas ce choix un seul instant. Dans ces couloirs, même s’il se sent bien plus petit, et devant Thea, même s’il est bien moins combattif, il a enfin l’impression d’être rentré.

Elle a une bague. Elle aussi. Alors elle s’est mariée, finalement. Il regarde l’alliance sans doute un peu trop longtemps, et ne réalise que quand elle bouge qu’il aurait pu dire autre chose, ou quitter la pièce, mais qu’il n’a fait aucun des deux. Ses yeux se posent paresseusement sur la porte, mais c’est trop tard, maintenant. Sortir serait pris pour une provocation, avec eux, ou une fuite. Il ne peut plus. Alors il pose sa tasse sur la table, et il s’assoit sur une chaise, remettant bien vite son visage dans son chocolat. La voix, toujours un peu agaçante, toujours un peu capable de tirer sur les nerfs tendus, résonne de nouveau, pourtant, et il sent son corps se tendre un peu.

« Bien sûr que si c’était parfait. T’as fait quoi, t’as trouvé une virgule mal placée ? Jusqu’à la fin t’as cherché la petite bête, c’est fou quand même. » C’est sorti avant même qu’il ne le pense, et il la regarde de nouveau. A sa surprise, il se rend compte qu’il s’est même redressé dans sa chaise, comme si tout son corps s’était instinctivement dit qu’il fallait lui tenir tête. Une demi seconde passe pendant laquelle toute son expression devient confuse, et rapidement, il s’est déjà replié sur lui-même. « Comment tu peux encore te rappeler de ça ? Je suis presque sûr d’avoir à moitié oublié le plan de la fac. » Pourtant il se souvient encore de tout ce qui la concerne, elle. Mais ça, il ne risque pas de lui avouer.

« Félicitations, du coup. T’as trouvé quelqu’un pour te supporter. » Il montre son alliance du menton, en essayant d’imaginer le visage du pauvre fou qui voudrait s’engager là dedans, mais l’image est floue. L’attaque était faible, de toute façon. Peu crédible. Il soupire un peu, doucement, sans doute trop pour qu’elle ne l’entende, et boit une longue gorgée de sa boisson. Peut être qu’il aurait mieux fait de rester dans son bureau et s’en passer. Au moins il se sentait vivant. Revoir ce fantôme du passé ne fait que lui confirmer qu’il ne sait plus comment l’être.
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Thea Njörddóttir
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28.09.20 22:33





Il n'y avait jamais vraiment eu de silence entre eux, avant. Ils avaient toujours été trop occupés à attaquer l'autre, le menacer ou bien lâcher quelques moqueries souvent trop blessantes. Pourtant, huit ans après, c'est bien le silence qui les happe. Les yeux de la blonde sondent l'homme en face d'elle, analysant en détail toutes ces choses qui ont changé chez lui. Elle sait pertinemment que lui fait de même, aussi elle fait attention de se tenir droite et à ne rien laisser paraître sur son visage. Parce que malgré tout, c'est Tristan, et son réflexe premier en sa présence restera à jamais de ne pas baisser la garde. 

Elle finit par parler, parce que partir ne serait qu'un aveu de faiblesse et lui ne semble pas prêt à prendre la parole. Elle ne sait pas vraiment quoi dire et la voilà s'accrocher à ce qu'elle connaît le mieux en sa compagnie. Une phrase qui pique. Il démarre au quart de tour malgré l'attitude détachée qu'il semblait arborer et dans une certaine réalisation malsaine, elle se rend compte qu'elle apprécie cette réaction. Elle ne connaît que cela de leur relation, comment aurait-elle dû agir avec lui s'il n'était définitivement plus le même ? Elle retient le sourire satisfait qui menace de lui étirer les lèvres afin de mieux le toiser. "Non, tu avais confondu deux espèces de myriapodes. Ce n'était pas parfait, donc." Son ton est presque moqueur alors qu'elle s'approche doucement de la chaise sur laquelle il s'est assis. "J'ai une très bonne mémoire." Une mémoire qui fonctionne d'autant plus lorsque Tristan est rattaché aux souvenirs en question.

Elle n'a pas le temps de parler à nouveau. C'est lui qui prend les devants cette fois-ci et il vise juste. Il y a peut-être un éclat meurtri qui passe dans les yeux clairs de la blonde. Peut-être. Une seconde à peine où elle réalise qu'il peut encore l'atteindre et où il le réalise sûrement, lui aussi. "Je pourrais te retourner les félicitations." D'un geste vague du menton, elle désigne la bague à son doigt. "C'est pour suivre ton âme-soeur que tu te retrouves à nouveau dans la capitale ?" Comment pourrait-elle imaginer qu'il s'agit en fait de tout l'inverse ?

Elle hésite. Elle ne sait pas si elle a vraiment envie de se replonger tête baissée dans une guerre passée. Une guerre qui n'avait pas eu de fin, mais qui n'était sûrement pas destinée à en avoir une. Tristan et Thea, c'est une bataille infinie, qui touche, qui blesse, mais qui fait vivre, dans un sens. Elle se demande si c'est toujours le cas aujourd'hui ou s'ils ne sont plus vraiment ceux qu'ils ont un jour été. Elle ne veut pas partir la première, mais elle ne veut pas non plus donner l'impression de réellement s'intéresser à la vie de l'autre. Pourtant, la curiosité s'est réveillée et elle a presque envie de tout savoir de cet homme, à la fois un parfait inconnu, à la fois si familier. De connaître ses faiblesses pour en faire ses nouvelles armes. Elle finit par s'asseoir sur la table à côté de lui, distante, mais proche à la fois. "Je suppose que je suis censée t'accueillir comme tous bons nouveaux collègues qui se respectent. Alors bienvenue à nouveau à l'université Tristan, et ne t'avise même pas de rentrer dans mon bureau ou dans ma salle de cours."

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21.10.20 23:54
Il n’est pas certain de se souvenir même de ce que sont les myriapodes, mais ça importe peu, parce qu’il est persuadé qu’il connaissait tout à l’époque. Ou presque tout. Au fond, il a toujours été un peu persuadé qu’elle faisait des examens de plus en plus durs pour sa classe juste pour le piéger lui. Il avait toujours été un peu égocentrique, à cette époque, après tout. Dix-neuf, alors. Ce n’était pas assez. Ce n’était pas parfait. Ca aurait dû l’être. Il n’avait pas remporté la bataille finale, il n’avait pas décroché le 20 d’or pour partir la tête haute. Il n’étais pas passé loin. C’était sans doute le pire. Aujourd’hui, il n’était pas certain de pouvoir reprendre cette guerre. Il n’était pas certain de le vouloir. Il voulait qu’on le laisse tranquille, il voulait disparaître. Pourtant il continue de lui parler, et il n’arrive même pas à comprendre pourquoi.

Il n’a sans doute pas eu de conversation si longue, à l’exception d’avec ses parents ou Léonie, depuis des années, et il fallait que ce soit avec Thea. Il ne sait pas vraiment quoi en penser. Il se demande vaguement si ça a de l’importance. Il sent le coin de ses lèvres le picoter alors qu’un éclat blessé passe dans ses yeux, comme si elles voulaient réellement se soulever, comme si le sourire arrogant aurait pu revenir d’un coup. Au lieu de ça, c’est un éclair d’arrogance qui brille dans ses yeux vides, quelques secondes, tandis qu’il soutient le regard de la blonde. Touché. Il a au moins réussi ça.

Il aurait dû voir venir la répartie, en même temps, et pourtant l’anneau est si enfoncé dans sa peau qu’il l’oublie. Elle répond, et lui baisse les yeux dessus, se souvenant instantanément que son boulet a une forme circulaire. Pendant une seconde, il sent son visage se décomposer un petit peu, il se sent déglutir, et des sueurs froides manquent de se former sur sa peau, mais il se dépêche de tout réprimer, de l’enfouir au plus profond de lui-même, et de ne surtout, surtout pas y penser. « Exactement. » Ca n’aurait pas pu être plus faux, et son ton n’aurait pas pu être moins enthousiaste, mais sa voix a au moins fait l’effort de ne pas trembler, et c’est sans doute mieux que rien.

Il se demande si ça va se terminer comme ça, et qu’il risque de faire une crise d’angoisse seul dans cette pièce, comble du grotesque, ou si elle va continuer, mais elle s’assoit. Alors il relève les yeux sur elle, croise son regard, y décèle l’étincelle de provocation d’autrefois, et son cœur semble battre plus fort. Ce qu’elle dit, alors, n’a pas vraiment d’importance. Ce n’est que le premier coup. « Hm ? Oh en visite on m’a dit que toutes les salles de cours étaient libres d’accès moi. Et on risque d’avoir des outils en commun, alors peut être que tu pourrais être sympa et me proposer de prendre les tiens si les miens sont indisponibles. » Sa voix n’a pas le timbre amusé ou arrogant d’autrefois, mais elle retrouve le même débit, et il a presque l’impression de ressentir le feu d’intérêt qu’il ne ressent généralement qu’en recherche.

« J’ai cru comprendre que t’avais publié un truc sur les myriapodes, d’ailleurs, y’a quelques mois. Je l’ai lu dans un journal scientifique chez le dentiste, la critique était bonne, mais il paraît que tu t’es fait piquer la page de garde par l’article sur les vers. C’est dommage dis donc. »  Il se souvient avoir vu ce nom familier et avoir fait des recherches en profondeur pour savoir où avait été l’article, pourquoi il était traduit en français, quelles nouvelles il pouvait avoir. Peu, au final. Thea était plutôt secrète, au fond. Ca, elle n’a pas besoin de le savoir. « Mais bon, impressionnant en vrai. Ton mari t’a offert quoi ? » Il ne sait pas pourquoi il continue de chercher des choses sur son mari, ou sa femme, maintenant qu’il a conscience qu’elle peut attaquer sur le même terrain, et que ça ne l’amusera pas du tout. Peut être parce qu’il sait que ça a marché, et qu’il tâtonne de nouveau, comme au début, ou plus encore. Parce qu’il faut qu’il reprenne l’habitude. Parce que finalement, il veut reprendre l’habitude. Parce que s’il ne peut pas redevenir qui il était, au moins il se sent vivant, au moins il entend son cœur battre, et il faut que Thea réponde sinon tout va s’arrêter et l’indifférence va revenir.
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Thea Njörddóttir
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11.11.20 22:30





Elle ne sait pas pourquoi elle reste dans cette pièce, avec lui. Tout en elle lui crie de partir. De ne pas raviver les braises encore incandescentes de la bataille qui n'avait jamais vraiment pris fin, des années avant. Elle est sage Thea, elle ne prend jamais de risques inutiles. Pourtant, elle le regarde et elle ne peut se résoudre à tourner les talons et fermer la porte sur cet homme qu'elle n'a jamais vraiment connu, mais qui ressemble aujourd'hui plus que jamais à un inconnu. Si elle soutient son regard assez longtemps, elle peut voir le Tristan dont elle se souvient. Pourtant, c'est un éclat soudain et furtif et déjà, il n'est plus vraiment là. Il a décidément changé, certainement plus encore elle. Ca ne devrait pas, mais ça l'intrigue. Ca la pousse à rester ici, à s'asseoir pour continuer cette discussion qui ne les menera sûrement nulle part.

C'est quand il la blesse qu'elle le retrouve. C'est rapide, mais elle l'a vu. C'est assez pour lui faire comprendre que le temps n'a pas tout effacé et que son rival de toujours est encore là, tapi derrière une carapace que les années ont forgée. Elle ne sait pas vraiment pourquoi cette vision la satisfait un peu. Il vient de la blesser et elle a soudainement envie de lui faire mal aussi. Elle ne devrait pas trouver un certain plaisir malsain dans la situation, pourtant, elle se sent un peu vivre à cet instant. Alors, elle attaque à son tour. C'est ce qu'ils connaissent le mieux, après tout. Elle aime le détester, peut-être pas encore autant qu'à l'époque, mais c'est bien là, au fond d'elle. 

Ses yeux attentifs scrutent son visage, à l'affût de la moindre réaction qui pourrait le trahir. Elle vient de voir une faiblesse au travers de cet anneau passé à son doigt, et même s'il se ressaisit bien vite, elle n'a rien manqué. Elle est curieuse, elle a envie de délivrer une remarque acerbe, mais elle se retient. Elle ne sait pas bien pourquoi, mais peut-être que l'amour est un sujet trop sensible, même pour elle. Une arme destructrice qui mettrait fin trop vite à une guerre qui vient à peine de se réveiller à nouveau et dont elle veut profiter un moment. Gagner à l'usure plutôt que lâcher la bombe dès les premières secondes. Alors, elle se décide à garder un ton vaguement hautain et incisif, mais sans attaquer de front.

Elle ne s'était pas vraiment attendue à une tirade aussi longue venant de l'autre. Il l'a habituée à des réponses courtes depuis qu'elle l'a découvert tout seul, assis dans cette pièce vide. Mais cette fois, il parle, longtemps et le Tristan d'autrefois brille à nouveau pendant un instant. Elle souffle du nez un en rire non amusé, ses ongles tapant sur la table d'un air agacé. "Ce n'était pas un truc sur les myriapodes comme tu le dis, c'était un article de recherche. Et je trouve ça amusant cet air supérieur que tu prends alors que, contrairement à moi, je n'ai pas eu l'occasion de croiser ton nom dans aucun magasine sérieux. Pour être honnête, je n'ai croisé ton nom nulle part en fait. Il faut croire que ton passage ici n'avait marqué personne, au final." Elle hausse les épaules en un geste faussement désintéressé alors qu'au fond, elle espère faire mal. C'est faux, elle a entendu parlé de lui depuis le jour où il est parti. Il avait laissé une trace dans les couloirs de cette université, un nom sur la bouche des professeurs qui se souvenaient de son comportement déroutant, mais de son savoir incroyable. Il était longtemps resté dans les esprits des élèves aussi et Thea avait pu observer le temps faire ses preuves et le souvenir de Tristan avait disparu, peu à peu. Pour revenir la frapper de plein fouet aujourd'hui.

Sa prochaine question la prend un peu par surprise et elle s'octroie un moment pour réfléchir à sa réponse. Elle n'a pas envie de parler de sa vie privée, à personne, mais surtout pas à lui. Jesper, c'est son jardin secret que personne ne doit atteindre. Elle ne veut pas qu'il vienne la chercher sur ce terrain glissant parce qu'en fait, c'est le seul sujet qui pourrait réellement la toucher. Qui pourrait la faire perdre. "Il n'a rien besoin de m'offrir, j'ai déjà tout ce dont j'ai besoin pour être heureuse." Elle élude la question, elle veut se recentrer sur lui. "Tu as l'air d'avoir changé. Je suis étonnée que tu ne sois pas déjà en train de rabâcher à qui veut bien l'entendre que tu es le roi dans cette université et que tu es intouchable." Elle rigole un peu, moqueuse, mais elle est intriguée. Pourquoi n'est-il plus comme avant ? "Tu étais parti où et qu'est-ce qui t'es arrivé là-bas ? Tu as reçu un cours sur la modestie ? Oh non, excuse-moi, tu ne dois même pas savoir ce que veut dire ce mot." Derrière la froideur, se cachent des interrogations sincères. Elle déguise sa curiosité derrière les mots durs, mais elle a envie de savoir ce qui a tant pu le changer. 
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