Il est très tard quand tu rentres chez toi ce soir. Encore une fois. Tu as quitté la mairie à une heure avancée. Tu aurais bien pu prétendre que c'est parce que Solveig et toi étaient en train de vous occuper d'un sujet particulièrement urgent, mais la vérité, c'est que tu préfères travailler que de penser à autre chose. Tu as tout de même fini par te lever et partir, parce que Solveig aussi est rentrée chez elle alors qu'elle ne compte pas ses heures et tu as pris ça comme un signe que la mairie ne pouvait plus être ton refuge pour aujourd'hui. Alors, tu as été au local de ta future pâtisserie, ta deuxième possibilité d'échapatoire. Là-bas, Frey t'y as retrouvé et ça te fait du bien de voir le tout commencer à prendre forme. Plus longtemps avant de pouvoir ouvrir ce projet au public. Mais lui aussi est finalement rentré chez lui et vers minuit, tu en as fait de même.
Tu as marché d'un pas trainant. Tu n'as pas vraiment envie d'ouvrir la porte d'entrée. C'est vide dans le loft. C'est grand et froid. C'est triste. Quand elle était là, tu avais l'impression qu'une tornade pleine de vie venait peu à peu redonner des couleurs au terne de ton existence. Mais elle aussi, comme tout les autres, elle est partie. Tu la comprends tellement. Tu es même heureux pour elle. Parce qu'elle s'est envolée de cette petite île pour vivre la vie grandiose qu'elle mérite. Parce qu'elle t'a quitté et que tu sais que tu n'as sûrement jamais été assez bien pour elle. Pas assez démonstratif, pas assez pétillant. Pas assez tout. Tu l'as aimée pourtant, de tout ton coeur. Tu crois que tu l'aimes encore. Grâce à elle, tu as enfin compris ce que voulait dire tomber amoureux, pour le meilleur comme pour le pire. C'était fort et puissant pendant, ça l'est tout autant maintenant que c'est fini. Elle n'est plus là et son absence te fait mal. La lumière qu'elle avait allumée en toi s'éteint peu à peu sans elle et tu as l'impression de rejoindre à nouveau la pente glissante de la tristesse et de la noirceur.
Tu cuisines et ce n'est que trop tard que tu te rends compte que tu en as trop fait. Une portion pour deux personnes. L'habitude. Tu soupires fortement et il y a même des larmes dans tes yeux. Pour la première fois de ta vie, tu as l'impression de ne pas vouloir être seul. De ne pas gérer le silence de l'appartement, de ne pas supporter te retrouver coincé avec toi-même et tes pensées défaillantes. Tu regardes l'heure et tu te dis que c'est bien trop tard pour que quiconque vienne te rejoindre. Pourtant, tu envois quand même le message, à la seule personne qui pourrait te faire oublier que tu souffres. Qui pourrait faire taire tes peurs le temps de quelques heures. "Tu as déjà mangé ?" Certainement que oui, alors qu'il est bientôt une heure du matin. Peut-être même qu'il dort. Mais cette question anodine cache en réalité un appel à l'aide que tu ne peux avouer.
(c) DΛNDELION
Drake T. Macnair
Pseudo (prénom) | Pronom : Miyu
Messages : 1843
Avatar : Andy Biersack
A Reykjavik depuis : 4 ans
Âge du perso : 27 ans
Emploi/études : Barman au Kaldi et Artiste, Co-Fondateur des Icelanders Uppreisn avec Bethany, Niels, Alexander, Chin-Hae.
Célébrité : 7,5/10 (Ancien Délinquant, Barman populaire, Nouvel Star Chanteur, À détruit des objets lors des élections, Frère de l'adjoint du maire)
A brand new doomsdayTu enfouis ton visage un peu plus contre lui, contre sa chaleur, contre sa présence, quand tu le sens un peu bougé. Tu viens enrouler ton bras autour de lui, comme pour t’assurer qu’il ne part jamais trop loin, comme pour t’assurer un simple contact, même si, s’il le veut vraiment, retirer ton bras serra chose aisée. Mais la vérité, c’est que vous aimez tout deux avoir un simple contact, tendre, comme pour vous rappelez que vous êtes tout deux bien là. Parce que sa chaleur, elle t’apaise, elle chasse ses démons qui parsemé avant chacun de tes rêves. Alors ton bras reste toujours autour de sa taille, comme une douce caresse, et souvent, ton visage vient se blottir contre sa nuque comme une tendre caresse. Heureusement, vous avez acheté un lit très grand, parce que vu ta grandeur, vous n’aviez pas vraiment le choix. Surtout quand tu rajoutes dans le lit un corgi surexcité et un chaton qui tente de se créer sa place dans tout ça. Il n’y a que Reboot et Java pour se coucher calmement dans leur panier destiné. Si d’habitude, tu serais encore à travailler derrière ton bar, tu as eu congé aujourd’hui. Tu essaies de prendre quelques jours de congés ici et là, pour pouvoir passé quelques soirées en amoureux avec celui qui partage de plus en plus ta vie. Ton appartement désormais vide, tu habites complètement chez Axel, chez vous tu devrais dire, et tu n’aurais jamais cru trouvé un endroit qui te fasse autant sentir chez toi. Un petit bruit résonne, et tu grognes lentement en t’étirant, soufflant un désolé à ton petit-ami, avant de te décoller de lui pour prendre ton téléphone en main. Le surnom s’affiche, et ton cœur y lance un appel à l’aide imminent, alors que tu redresses dans le lit. Bien-sûr que tu avais déjà mangé, mais sa question passe à côté complètement, car tu reconnais ce genre de message, à une heure du matin, pour être un appel à l’aide. Parce que tu as longtemps fait pareil. Parce que, quand tu vas mal, tu fais encore pareil. Tu viens embrasser Axel, tendrement. « Mon frère a besoin de moi… Je te tiens au courant… » Tu lui souris doucement, caressant ses cheveux, avant de te lever pour t’habiller rapidement.
Tu te diriges vers la cuisine, alors que tu lui réponds. « Ça tombe bien, j’avais un creux! » Pas vraiment, mais tu sais que tu dois y aller. Maintenant. Tu glisses tes iris sur les rares bières que vous avez, mais tu secoues la tête en venant chercher dans vos thés. Tu finis par trouver celui que tu veux, et tu le glisses dans tes choses, avant de sortir en prenant les clés. Tu refermes derrière toi, et tu t’engouffres dehors, tout en claquant quelques fois tes joues pour bien te réveiller. Tu secoues la tête, avant de marcher un peu plus rapidement. Parce que ton frère a besoin de toi, et tu as promis d’être toujours là pour lui. Parce que depuis qu’il est revenu, depuis que ta colère est passée, depuis que vous vous êtes expliqués, depuis que vous avez pleuré, tu t’es promis de toujours être là pour lui, à chaque instant, à chaque moment. Parce qu’il est ton frère. Comme Fenrir, comme James, il est de ta famille. Petit, un peu brisé, surtout en ce moment avec leurs différents problèmes, mais ils seront toujours ton phare, ta force. Alors tu accélères d’un seul coup, parce que tu ressens sa douleur, sa détresse, et que tu n’as aucune envie de le laisser seul trop longtemps, même si tu ne sais pas quel mal le ronge, enfin, le pourquoi de son mal. Tout ce que tu sais, c’est que tu n’as pas envie de revoir ce qui a été dit dans le journal se répété. Non. Alors tes pas te mènent rapidement à chez lui, et tu rejoins son loft, cognant quelques coups rapides. Et tu es presque soulagé de le voir venir ouvrir la porte. Presque, car tu croises son regard, et tu sais que rien ne vas. « Jake… »
Tu t’approches de lui, avant de venir de toi-même le prendre dans tes bras, venant le serrer avec force contre ton torse, avec toute la force du monde, avec tout l’amour que tu ressens pour celui que, malgré tout, tu n’as jamais su détesté réellement. Tu viens glisser ta main dans ses cheveux pour venir approfondir le plus possible votre contact, doucement, tout en caressant ses cheveux d’une main. Doux, tendre… « Ça va… Je suis là… »
Tu envoies le message et tu regrettes instantanément. Il est trop tard. Drake doit dormir. Ou être confortablement installé avec Axel. Et tu ne veux pas lui gâcher son bonheur. Tu n'es même pas sûr de vouloir parler des émotions qui t'habitent. Même pas certain vraiment de ce que tu ressens, en fait. Tu maudis ce fichu appel à l'aide que tu n'as pas su retenir. Tu n'as même pas faim. Alors, tu marches en rond dans le grand espace froid et silencieux. Entouré d'un luxe agréable, mais qui ne t'a jamais satisfait. Tes yeux se posent sur le mur de ta chambre, sur ce grand cadre magnifique qu'Athena t'avait offert. Tu as envie soudainement de l'enlever et puis, tu ne peux pas t'y résoudre. Une trace de son passage ici qui embellit les murs. Un souvenir de son apparition trop rapide dans ta vie.
Tu n'es pas vraiment un type courageux toi, tu le sais bien. Pas un de ceux qui arrivent à braver les obstacles en en ressortant plus fort. Au contraire, tu as l'impression de sombrer un peu plus à chaque fois. Tu n'es pas fort, et le pire dans tout ça, c'est que tout le monde le sait à présent. Parce que tout le monde a lu la gazette. Tu avais fait semblant devant tes collègues et quelques connaissances. Clamé haut et fort que c'était du passé, une tristesse profonde que tu n'avais pas su gérer avec la jeunesse, mais que t'étais assagit avec l'âge. Il y avait encore Athena à l'époque et c'était plus facile de prétendre que tout allait mieux. Maintenant, elle est partie et finalement, tu n'es pas certain d'avoir changé avec le temps.
Quand tu ouvres la porte, tu as peine le temps de déceler le regard inquiet qui se pose sur ton visage avant de te retrouver dans les bras de ton frère. Tu te dis que ça ne devrait pas se passer comme ça. Que c'est toi le grand-frère. Que c'est toi qui devrais soutenir l'autre. Alors, au lieu de rendre l'étreinte dont tu as bien plus besoin que tu ne peux l'imaginer, tu le repousses. "Drake, je..." Je vais mal ? Je suis seul ? Elle me manque ? "Je suis désolé, je n'avais pas vu l'heure, je ne voulais pas te déranger." En soupirant, tu jettes un coup d'œil à ses cheveux un peu en bataille qui trahissent qu'il était bel et bien en train de dormir. "C'est juste que j'ai fait à manger comme si Athena était là, mais en fait, elle n'est plus là." Elle n'est plus là. Et tu ne gères pas. Pas du tout, même.
Il y a une colère qui fait rage, sans prévenir. Tu fais un pas en arrière, puis un autre. "Elle n'est plus là." Tu le répètes, mais cette fois-ci, c'est comme si ton cerveau prenait enfin la peine d'analyser l'information. Tu ne comprends pas cette douleur, mais elle vient soudainement alimenter un feu ardent. "Je dois tout enlever." Tes pas te guident vers la chambre, arrachant le cadre du mur pour le jeter sans considération sur le lit. Tu ouvres les tiroirs et tu jettes au sol les quelques vêtements qu'elle avait oubliés chez toi et que tu avais gardés soigneusement. Tes doigts s'emparent de la photo d'elle et toi collée au mur et froissent le papier, pour que jamais tu ne puisses la revoir. Tu attrapes ton téléphone et, après de longues secondes d'hésitation, tu effaces le numéro. Elle doit disparaître, parce que le fantôme de son passage te fait trop de mal. Il n'est jamais trop tard pour la première peine de cœur, la plus douloureuse de toutes.
(c) DΛNDELION
Drake T. Macnair
Pseudo (prénom) | Pronom : Miyu
Messages : 1843
Avatar : Andy Biersack
A Reykjavik depuis : 4 ans
Âge du perso : 27 ans
Emploi/études : Barman au Kaldi et Artiste, Co-Fondateur des Icelanders Uppreisn avec Bethany, Niels, Alexander, Chin-Hae.
Célébrité : 7,5/10 (Ancien Délinquant, Barman populaire, Nouvel Star Chanteur, À détruit des objets lors des élections, Frère de l'adjoint du maire)
A brand new doomsdayTu n’as pas attendu, ni même prit la peine de pensée plus que ça, en sortant du lit et en te dirigeant vers chez ton frère. Tu n’as pas prit cet appel à l’aide d’une insouciance qui ne te correspondait pas. Tu as toujours été inquiet pour ton frère, Drake, même quand il n’était plus là. La vérité, c’est que tu étais fidèle à ta famille, Drake, et plus que ça, tu étais prêt à tout pour eux. C’était ce qui t’avait fait resté aussi longtemps auprès de ton père. La famille était, à tes yeux, ce qui avait de plus important, et jamais tu ne voulais les abandonner, que ce soit lui, Axel ou Fenrir. La famille que tu avais choisit au fil des années, celle dont tu étais prêt à tout faire pour. Et si Jake te lançait un appel à l’aide, jamais tu n’hésiterais à le retrouver, à courir n’importe quelle distance pour le retrouver et le protéger. Non seulement à cause de ton côté du syndrome de héro, mais surtout parce que, quoiqu’il arrive, Jake aurait toujours une place centrale dans son cœur. Toujours. Il était une partie de toi, celle dont tu t’étais accroché pendant des années. Tu l’aimais. Tu l’aimerais toujours. Et quand tu étais arrivé au bas de sa porte, que tes coups avaient résonné, tu n’avais pas hésité à venir le prendre dans tes bras avec force. Il s’éloigne de toi, mais toi, tu t’accroches, tu t’approches de lui, tu le serres toujours contre toi. Tu es là pour lui. Tu es là pour ton frère, ta moitié, ton protecteur. « Tu ne me dérangeras jamais, jamais. » Souffles-tu quelques fois contre lui, te reculant lentement en plantant ton regard dans le sien. « Jake, elle… Elle ne voulait pas te faire du mal… » Mais tu sais que tes mots ne l’atteignent pas. Tu le sais, en reconnaissant ce regard qu’il a, le même que tu avais quand Esekiel est parti.
Tu le vois se dirigé vers les portraits, les vêtements, les photos, tout ce qui peut représenter Athena, et commencer à les arracher, les retirer, les débarrasser. Pour l’effacer. Tu te reconnais dans chacun de ces mouvements, chacun de ces gestes peu contrôlés, brulant du même feu qui te prennent quand ta colère bouillonne en toi. Tu reconnais ta colère, comme une réflexion. Tu reconnais ces pas maladroits, ces iris brillants. Tu te vois en Jake. « Jake… » Tu t’approches de lui, glissant tes mains contre les siennes, lentement, pour le faire arrêté, peu importe si cela représente un danger pour toi : Le danger, ça ne te fait plus rien depuis des années. Tu n’arrives plus à le ressentir. Tu retiens ces mouvements, tu viens croiser son regard. « Arrête… Ce n’est pas toi, arrête. Tu ne veux pas réellement faire ça, pas comme ça. » Tu viens serrer un peu plus ces mains, le forçant à s’approcher de toi pour te diriger vers la cuisine. « Crois moi… Tu ne veux pas repousser la douleur comme ça, elle ne reviendra que plus forte. Tu dois… l’accepte Jake, même si ça fait très mal au début… » Tu viens l’assoir sur une chaise, t’agenouillant face à lui. « Tu dois pleurer, tu dois parler, mais ne le fait pas dans la violence… Tu ne mérites pas ça, Jake…» Tu viens caresser ses mains, te séparant lentement de lui pour aller préparé de l’eau chaud, sortant le thé. « Tu te rappel de ce que maman disait? Elle disait que… le thé effaçait les douleurs les plus sincères. Que sa chaleur réconfortait… » Tu te tournes vers lui, lentement. « Et qu’il faut toujours pleurer un bon coup… » Tu viens avec l’eau chaude, pour préparé le thé, déposant la tasse devant Jake tout en t’assoyant devant lui, venant prendre sa main dans la tienne.
Il ne contrôle plus rien alors que ses pensées tourbillonnent tout à coup et que ses gestes sont tout sauf réfléchis. Il n'a pas vraiment réfléchi non plus lorsqu'il a envoyé ce message à Drake. Il y a quelque chose qui vient de se briser en lui, mais il n'est pas encore prêt à le ressentir. Alors, il s'énerve à la place. Il s'éloigne de son frère. Il marche vite, il attrape sans précaution, il jette, il déchire. Il veut la faire disparaître pour oublier et pour ne pas avoir à endurer la douleur sourde qu'il sent arriver. Il ignore les paroles de l'autre, il ignore tout, laissant la rage désespérée prendre le dessus. Au fond, il sait que ça ne fonctionnera pas, mais il veut essayer.
Il sort un peu de cette trance étrange quand les mains de son frère viennent trouver les siennes. "Non, tu ne comprends pas. Je dois le faire, je dois la faire disparaître." Pourtant, il sait malgré lui que le barman comprend très bien. Lui aussi, il a vécu une peine de cœur difficile. Jake était là pour lui, il a tout vu, observé chacune des réactions du plus jeune. Il est incapable de se rendre compte qu'il réagit de la même façon, submergé par ce sentiment trop puissant qu'il n'a jamais ressenti avant. Il est perdu dans ses propres émotions, un instant de faiblesse qui permet à l'autre de le tirer jusqu'à la cuisine.
Assis sur la chaise haute, il observe Drake comme s'il venait de prononcer la chose la plus improbable du monde. "Pleurer ? Je ne pleure pas, Drake. Jamais." Il ne se rappelle pas de la dernière fois qu'une larme a bien pu couler le long de sa joue. Parce que la souffrance qu'il est habitué à ressentir, elle n'est pas de celle qui bloque la gorge et qui fait pleurer. Non, d'habitude, il a tellement mal qu'il ne peut rien faire d'autre qu'être vide. Que vouloir tout arrêter. Pas cette fois-ci, c'est différent. Il le sent. "Je n'ai pas envie de pleurer, j'ai envie de revenir comme avant. Que le loft redevienne comme avant. Que ma vie redevienne comme avant..." Comme avant qu'il ne rencontre Athena.
Le premier amour. Puis le premier chagrin d'amour. Un rituel de passage presque obligatoire dans la vie. Il l'a lu dans les livres, il l'a vu à la télévision parfois aussi. Il l'observait avec un sourire un peu moqueur, en se disant que les gens en font toujours trop pour la fiction. Parce que le dramatique, ça fait vendre. Pourtant, il n'a pas l'impression d'exagérer lorsqu'il se dit que son cœur s'est certainement brisé en mille morceaux tel du verre. Il a le sentiment d'être dans un de ces films stupides alors que la moindre odeur lui rappelle la rousse, lui laissant cette impression horrible de solitude.
Il écoute Drake, cette fois. Il regarde le thé, il hoche la tête doucement. Et enfin, quand il prend la première gorgée et qu'il sent le liquide chaud contre son palais, il craque. Parce que c'est le même parfum de thé que celui qu'Athena adorait. C'en est presque comique, que le grand Jake Macnair, celui qui n'a pas versé une larme depuis des années, se retrouve dans tous ses états à cause d'un thé vert. Mais le voilà, le premier sanglot et puis le deuxième. Le voilà le torrent de larmes sur ses joues. Il pleure sûrement trop, comme pour compenser toutes les autres fois où il aurait dû le faire, mais que ça ne venait jamais.
Il ne sait pas bien combien de temps il reste assis à cette table, à pleurer comme si sa vie en dépendait. Enfin, au bout de quelques minutes, il va un peu mieux. Et puis, son regard s'accroche quelques instants sur la casserole posée sur l'étagère, et il s'écroule à nouveau. Parce que c'est celle que lui avait offert Athena. Après le thé, c'est à cause d'une casserole qu'il fond en larmes et s'il n'était pas si occupé à tenter de respirer à travers les sanglots, il aurait sûrement un peu ri du pathétique de la situation. Mais finalement, il se calme à nouveau et il essuie un peu ses yeux rougis.
Il regarde Drake en se demandant si le plus jeune l'a déjà vu pleurer, un jour. Il se dit que ce n'est pas normal, que le grand-frère qu'il est ne devrait pas être si faible face à lui. Mais Drake n'a pas vraiment besoin d'un grand-frère fort et imposant, il le sait. Il a simplement besoin de son frère, point final. Et Jake aussi, a besoin de lui. "Je crois que maman mentait, tu sais." Il renifle un peu, prenant enfin une autre gorgée de sa tasse désormais tout juste tiède. "Ce n'est pas réconfortant le thé, ça fait juste pleurer." Il rigole un peu. C'est faible et un peu brisé, mais c'est un rire tout de même. Et pour Jake, sérieux en toute circonstance, ça veut dire beaucoup. Il soupire lourdement et essaie de mettre toute l'énergie qu'il trouve dans le faible sourire qu'il offre à Drake. "Merci d'être là. Et désolé que ce soit le milieu de la nuit..." Peut-être que leur mère n'avait pas si tord que ça, finalement. Parce que ça fait du bien de pleurer et parce que le thé le réconforte un peu.
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