« T’en fait pas, Beth’ va t’adorer, ça ne fait aucun doute, surtout si tu sors un ou deux phrases de ton cru comme tu sais si bien le faire, chéri! » Tu es en train de marcher avec Axel, et sans aucune gêne, sans aucune retenu, tu lui tiens la main, entrelaçant tes doigts avec les siens dans une démarque évidente d’affection. Tu n’es pourtant pas le plus tactile au monde, au contraire : Hormis avec des rares personnes que tu connais depuis des années, tel que Beth ou James, tu n’as jamais été adepte des contacts physiques, s’expliquant sans doute en raison de ton père : De sa propre violence, mais aussi de celle que tu t’es longtemps infligé à toi-même. Ton corps, tu as pris longtemps à l’accepter, et encore plus que d’autres ne le touchent, sans avoir peur de te faire blessé, donc sans riposter en retour avec une violence que tu avais un jour connu. Connu assez pour te battre dans ce genre de combat illégal, comme ils en avaient parlé au journal. Tout pour faire des lecteurs, mh? Mais Axel, s’était venu naturellement : Une main prise, un baiser tendre, un câlin ici, et un peu plus encore au lit. C’était juste naturel avec lui. Naturel et simple tout ce que tu voulais : Pas de prise de tête, pas d’angoisses de « est-ce que je serais assez? ».

Oh bien-sûr, tu savais, comme Axel, que ta maladie pouvait resurgir à tout moment. Que des crises, comme celle un peu que tu avais eu après le mariage, il y en aurait. Que votre couple aurait des hauts et des bas, comme tout couple, mais tu savais aussi, tu en avais la certitude, qu’il serait là pour toi, comme tu serais là pour lui. Que ta maladie, bien qu’encore difficile à accepter parfois, ne vous arrêterait pas. Tu avais envie de juste aimer : Pas de prise de tête cette fois-ci. Juste toi et Axel. Et bien-sûr que tu avais envie de le présenter à celle qui partageait ta vie depuis des années. Beth, ta Queen, ta super héroïne, celle qui t’avait sauvée plus de fois que tu ne pouvais compter. Tu avais envie qu’elle voit combien tu étais heureux, malgré toutes les épreuves dont vous étiez passé ensemble. Tu avais envie qu’elle remarque que, entre autre grace à elle, tu avais appris à aimer. Et qu’aujourd’hui, tu pouvais pleinement, entièrement, te jeter dans cette histoire d’amour avec Axel. « De tout façon, qui ne t’aime pas, uhm? » Que tu souffles en souriant, venant glisser ton bras autour de ces épaules pour venir le serrer contre toi et embrasser délicatement ces lèvres. Un baiser simple, tendre, de quelques secondes.

Le Kiki Queer Bar s’offre à vous, et, par habitude – toi, connaitre tout les bars…? Non… -, tu rentres en saluant l’homme à l’entrée. Tu retires ton manteau, tout comme Axel, avant de te plonger dans le bruit ambiant de l’endroit, un sourire aux lèvres. Ton monde est complètement fou, mais tu apprécies voir Axel en faire parti, comme tu essaies de faire parti du sien. Tu viens attraper sa main, lui montrant du doigt Bethany, pour qu’il puisse ce faire une idée de sa tête, avant de t’avancer vers la jeune femme. Tu te faufiles facilement au travers les gens, souriant, avant de rejoindre le bar où elle est. « Queen! » Tu l’as bien-sûr prévenu d’un SMS de ta visite, et de celle d’Axel. Tu te penches vers elle pour déposer un rapide baiser sur sa joue, souriant, avant de venir t’assoir, Axel à tes côtés. « Beth, je te présente Axel! Et Axel, voici Beth’ ! » que tu souris, toujours avec ce même bonheur que Beth t’a sans doute vu rarement. Parce que en ce moment, dans ta vie, tu es tellement heureux…

Cela fait longtemps que tu n’as pas été aussi heureux. Aussi bien. Et quand tu avais eu en tête de présenté l’homme qui avait changé ta vie à la femme qui t’avait sauvé, tu n’avais pas pu imaginé meilleur rencontre que là où tout avait commencé : le bar. Parce que tu avais commencé à connaitre vraiment Bethany dans ce genre d’environnement, et tu avais rencontré Axel dans ton lieu de travail. Parce que c’est là que tout avait commencé, et aussi dans ce genre d’environnement que tu commençais de plus en plus à quitter, sans dire pour autant que tu abandonnais tout. Mais en effet, tu n’avais plus touché à la drogue depuis des mois, et l’alcool était désormais rendu très peu fréquente dans ta vie, suivant une thérapie serré avec ton psychologue et ton médecin, dû entre autre à ta maladie mental, mais aussi physique. Parce que, qu’on le veuille ou non, ça provoque des dommages, la drogue, l’alcool surtout à la fréquente que tu le prenais. Mais de plus en plus, tu avais décidé de prendre ta vie en main, plus encore, de te laisser une chance d’avoir une vie plus lumineuse que celle que tu avais vécu jusqu’à là. Et cette nouvelle vie, en compagnie d’Axel, impliquait forcément Bethany, comme toujours. Car elle est ta Queen, celle qui t’a sauvée, celle avec qui tu as créé ton rêvé, celle avec qui tu as vécu tant de choses. Parce que même si votre monde s’éloigne un peu, tu sais que tu ne l’as perdra pas, pas elle. Jamais. Car Bethany et toi, c’est tout simplement meilleur ami à vie. Alors quand tu rejoins son univers, quand tu l’as vois, quand ta main vient serrer un peu plus fortement celle d’Axel, tu te sens si bien. Tu te faufiles, et après avoir échangé les salutations, tu t’assois en souriant.

Tu rigoles joyeusement en le voyant faire, en les voyant faire, les laissant se présenter, parler, tout en jetant un regard ici et là à chacun d’entre eux. Tu aimes les voir parler, tu aimes voir combien Axel fait un effort pour s’intégrer, pour comprendre ce monde dans lequel tu as grandis, même s’il n’a jamais été sien. Tu aimes comment, malgré vos environnements opposés, vous arrivez si bien à vous entendre, à vous aimer. « Vu tout les pauvres verres qui se brise chaque semaine… » Tu rigoles un peu, glissant ta main dans celle d’Axel pour la serrer et en même temps le rassurer, tout en regardant Bethany avec douceur, avec cette même douceur que toi, tu l’as toujours regardé. Parce que dans votre monde, vous étiez deux monstres, mais jamais tu ne l’avais vu ainsi… « Beth a des yeux très particuliers, Ax’. C’est pour ça que tu as de la difficulté à voir, surtout avec l’éclairage et ton daltonisme… Comme avec mes cheveux à l’époque, uhm? » Tu rigoles joyeusement, haussant quelques fois les sourcils, expliquant à ta Queen : « Mes mèches rouges. Il avait de la difficulté à y voir la couleur. » Tu t’étouffes un peu au mot threesome, avant d’éclater de rire en secouant la tête. « Laisse tombe, Queen! Axel est rien qu’à moi, désolé! Et je suis rien qu’à lui. » Parce que c’est la première chose que vous vous étiez promit. La fidélité. La première chose, et non la moindre. Et tu ne l’oublierais jamais. « C’est sûr que tu leur fait perdre la notion du temps! » Tu souris un peu plus, amusé, avant de glisser tes doigts dans les cheveux d’Axel, tendrement, le serrant un peu contre toi par la suite.

Pendant un moment, tu hésites à ces mots. Ton thérapeute t’a longtemps expliqué que les personnes qui t’aimeraient vraiment n’allaient pas te laisser, même si tu changeais certaines habitudes de vie. Que même, ils seraient heureux pour toi. Mais tu avais toujours peur. Peur que Bethany t’en veuille de ne plus boire avec elle. Peur qu’elle se lasse de cette thérapie que tu suivais. Peur qu’elle te fasse regretter de la laissé seule, car c’était l’impression que tu avais. Que tu l’as laissé tombé. Alors que pas du tout : Tu avais décidé de prendre ta vie en main, mais jamais tu n’abandonnerais Bethany. Mais cette impression te collait à la peau, comme une sangsue. Tu croises le regard d’Axel, avant de sourire à Bethany. « N’importe quoi, sans alcool, s’il te plait. » souffles-tu après un moment. Parce que tu devais apprendre à faire confiance. Et en Beth, tu avais toute ta confiance, alors tu devais aussi lui faire confiance pour ça. Qu’elle ne te laisserait pas derrière.

Après avoir prit vos consommations, vous vous dirigez tout les trois vers une petite table un peu plus à l’abri de toute cette agitation du bar. Vous vous assoyez ensemble, venant glisser ta main proche de la cuisse d’Axel, que tu effleures, avant de venir prendre ta boisson pour prendre quelques gorgés. Comme toujours, délicieux, et ce même sans alcool. « Toujours aussi bon, Queen! Pas étonnant venant de la meilleure barmaid. » souffles-tu en lui lançant un clin d’œil. Tu viens saisir la main d’Axel dans la tienne, tout en adressant un sourire à Beth comme pour lui faire comprendre qu’elle s’en sort très bien, qu’elle n’a pas à être nerveuse. « Oh Beth’, je t’avais pas encore montré nos quatre petits monstres! Enfin, tu connais Data, mais…» Tu sors ton téléphone pour venir lui montrer une photo des trois corgi, avec Data, le petit chat noir.