Aujourd’hui est un grand jour pour la Maison des Arts de la capitale islandaise : le désormais très célèbre Erró, artiste peintre de cette belle patrie, qui a traversé les décennies, est présent pour l’exposition de sa nouvelle œuvre, et quelques unes de ses anciennes. Vous êtes venus nombreux, que ce soit par choix ou par un concours de circonstances, comme les invitations qui ont été envoyées à plusieurs citoyens tirés au sort quelques semaines plus tôt. Toujours est-il que vous vous tenez désormais dans une grande salle d’exposition, faisant face à un immense tableau coloré, écoutant le peintre qui a tant fait parler de lui vous expliquer les raisons de sa venue en ces lieux.

Mais lorsque les coups de 15h sonnent, Erró perd ses mots alors que le sol se met à trembler légèrement sous vos pieds. Ce n’est que la première secousse, et pourtant déjà, le grand chandelier qui sert à éclairer toute la pièce tangue dangereusement, et alors qu’un bébé se met à pleurer au fond de la salle, la foule s’affole et se précipite en trop grand nombre vers les sorties de secours. Il ne fait pourtant jamais bon de céder à la panique, comme le prouve le bébé, désormais seul dans sa poussette, sans aucun parent en vue. Vous êtes les plus proches de lui, @Hel Njörddóttir, @Skuld Hilmardóttir, @Woody Person, @Carmen R. Villidóttir et @Rakel A. Njörddóttir, mais s’occuper de lui veut sans doute dire laisser les portes se fermer. Alors, que choisirez-vous ?

Ce sujet d'évent vous est servi par @James Mörkson, à votre service ! Attendez-vous à quelques passages du Huldu en cours de jeu, n'hésitez pas à y aller à fond Il n'y a pas d'ordre défini, pas de règles, amusez vous bien ! Pour information, le minimum de 300 mots du forum ne tient pas dans l'évent, n'hésitez pas à faire court

Vous étiez, toutes les trois, durant ton jour de congé à la maison des Arts, Hel, Carmen et toi. Cette exposition, organisée par ton stagiaire Verde, était une pépite, tout semblait se dérouler très bien et tu étais très contente de lui. Erro était intéressant, les toiles magnifiques, et les mines admiratives des visiteurs te comblaient. Tu étais justement en train d'exprimer ta joie à tes amies - dont une était ta soeur sans le savoir - quand tu sentis un début de secousse. "Qu'est-ce que-... ?" Sauf que, forcément, tu ne te posas pas la question très longtemps. Au contraire, tu compris que c'était un tremblement de terre. Et tout le monde sortait, cherchant un abri, et toi, tu paniquais pour les oeuvres, principalement. Généralement, ce n'était pas très dangereux les séismes...

Sauf si ça déclenchait l'alarme anti-vol que vous aviez installé suite au dernier braquage, et que les portes automatiques se bloquaient. Pour piéger des voleurs qui n'étaient en réalité que des personnes qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Et tu vis un bébé abandonné là, on ne savait pas pourquoi, par qui. "Oh mon dieu." Tu t'écris à Carmen : "RETIENS LA PORTE, CARMEN !" En priant pour que le loquet ne s'enclenche pas comme tu l'imaginais.

Pour casser une routine, ça casse… C’est bien parce que je n’avais pas grand-chose à faire et que la curiosité l’a emporté parce qu’une exposition d’arts, je vous assure que c’est très peu pour moi. Par contre, je ne peux pas nier que l’endroit est magnifique et que les œuvres sont merveilleusement bien exposées. Livia ne m’a pas accompagné malheureusement pour moi. Elle ne voulait pas, elle jugeait qu’elle avait mieux à faire que d’accompagner son vieux père. Je la comprends tellement. Je ne me sens pas vraiment à ma place ici, pas du tout même. Tout ce que je sais, c’est que je me promène dans une place avec pleins de gens que je ne connais pas et qui semble au moins connaître un minimum d’information. À moins que ce ne soit que des gens qui comme moi font dans leur tête Ah ouais chouette! . J’ai même passé à côté d’une dame qui mentionnait bien voir l’émotion dans les traits de pinceau de l’artiste. J’ai vraiment tenté de voir par mes propres yeux ce que la dame a vu, mais moi tout ce que je voyais, c’était un truc totalement abstrait que ma fille aussi aurait pu faire. Je suis vraiment à chier en arts faut croire. Ce que je gardais pour moi, c’était que peut-être l’artiste avait vécu son buzz de drogue contre sa toile. Moi à mes yeux, c’était logique.

Puis le sol tremble, beaucoup plus fort que j’aurais cru possible de vivre en Islande. Les gens se mettent automatiquement à paniquer, courant vers les portes. Génial, une bande de gazelles sans tête, c’était vraiment tout ce qui manquait. Automatiquement, mes yeux se mirent à chercher les personnes en détresse, mais bon celles VRAIMENT en détresse. Les pleurs du bébé viennent aussi à mes oreilles, je me sens un peu dépassé parce que des personnes âgées tombent au sol sans pouvoir se retenir à quelque chose de solide. Je m’avance doucement pour porter secours à quelqu’un quand des paroles me parviennent dans ce brouhaha. De l’aide? Je la vois essayer de pousser ce meuble petit, mais robuste. Sans même réfléchir, je me poste à ses côtés, mes muscles se bandent pour pousser la commode. C’est loin d’être facile avec ce sol qui tremble. « Où faut-il l’amener? » C’est bien beau la déplacer, mais en vrai, faut savoir où, surtout en ayant pas entendu la blonde hurler tout à l’heure, trop concentré à évaluer à qui porter secours en premier.

La première secousse a duré environ deux minutes et est passée, mais ce n'est que le début. Un tremblement ne suffira pas à calmer le Huldufolk, pas cette fois en tout cas. D'ailleurs, alors que les gens s'agitent, ceux collés à leurs téléphones qui prennent des nouvelles de leurs proches se rendent vite compte que le réseau commence à sauter. Les appels sont peu à peu coupés, et très vite, même les messages ne trouvent plus leurs destinataires. Toute forme de communication devient impossible. Vous êtes désormais seuls, et vos proches également.

TRIGGERWARNING MORT : Vu que personne a signalé un truc qu'il voulait pas voir, je me suis dit que ça passait, mais trigger quand même.

Les choses vont trop vite, bien trop vite pour vous, et comme prévu, l’alarme anti-vol finit par se déclencher, verrouillant les portes brutalement, juste devant le nez de ceux qui avaient enfin réussi à les atteindre. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, pourtant, mais vous n’étiez pas assez rapides. En bougeant le meuble, vous l’avez éloigné du mur, et il a tôt fait de perdre son équilibre et de s’écraser au sol de tout son poids, alors que @Carmen R. Villidóttir et @Woody Person sont toujours à ses côtés. Pire encore, alors que l’alarme sonne de plus en plus fort et que la lumière se fait rare dans la pièce, vous constatez avec effroi que la blonde à qui Hel avait fait signe a disparu de votre champ de vision, à l’inverse de la poussette, qui a été renversée et se trouve désormais au sol avec un nourrisson qui ne pourra plus jamais pleurer. Une fois de plus, vous n'êtes pas arrivés à temps. Alors vous feriez mieux de vous dépêcher avant que la prochaine secousse n'empire les choses, si vous êtes toujours capables de bouger ...

@Carmen R. Villidóttir et @Woody Person, n'hésitez pas à tirer le dé d'intervention du Huldu pour savoir si vous vous prenez le meuble en plein visage ou non. Vous n'êtes pas obligés de prendre en compte la réponse que les dés vous donneront, mais il y aura des conséquences si vous ne le faites pas.

Pendant que trois personnes tentaient de retenir la porte, toi, tu avais tenté de retenir les oeuvres fragiles de tomber. Tu avais eu l'espoir que la blonde vue s'occupe du bébé, un travail d'équipe en somme mais... Tout se déroula presque comme dans un film catastrophe sous tes yeux, saccadé. La chute du meuble, de la poussette. Les tremblements de terre qui te donnaient l'impression de ne plus tenir debout.

Puis la catastrophe de la poussette. La lumière s'éteignant d'un coup, devant plus rare.

Tu ouvris ta bouche, dans un cri muet, tes jambes se dérobant sous toi. Mais tu te forças à te relever, courant comme tu pouvais vers le lange à terre qui ne criait pas - un bébé à terre qui ne pleurait pas, ce n'était pas normal. Mais tu ne pouvais pas ne rien faire, il était peut-être juste assommé, tu pouvais peut être l'aider, faire quelque chose. Parce que tu pensais à cette petite vie, et aussi à la pensée que ta soeur était là, et tu ne pouvais pas laisser assister à une chose pareille.

Mais une fois avec le bébé dans tes bras, assise à terre car tu ne pouvais pas rester debout, tu le compris bien vite, ce n'était qu'une poupée de chiffon. Tu ne pus qu'arranger le drap, pour ne plus le voir, pour ne pas que les autres en voient plus que ce qu'ils devraient. Tu ne pouvais pas le lâcher en tout cas, pas encore.

Et tu n'arrivais pas à parler, complètement prostrée.

Tout se précipite si rapidement. Carmen et moi avions tout juste eu le temps de commencer à déplacer ce meuble d’une tonne et demie que la porte s’est refermée, mais qu’en plus, il vacille et amorce sa chute vers le sol là où on se tient elle et moi. J’ai bien tenté de le rattraper, à tout le moins le ralentir, mais la vitesse, la gravité et les tremblements m’ont empêchés de le retenir complètement pour qu’il évite Carmen. C’est à la limite que ça ne m’a pas emporté en même temps. Tout ce que j’en retire c’est le fait que mes muscles m’élancent puisqu’ils n’étaient pas préparés à ça. Ils ont été étirés beaucoup trop rapidement. Je grimace autant de douleur que pour la demoiselle qui se fait assommer. Automatiquement, je revêts ma casquette d’ambulancier et je m’approche d’elle pour évaluer les dégâts. « Comparativement à toi? Je n’ai rien et toi? La tête te tourne? » Mes sourcils se froncent en voyant sa lèvre et j’échappe un grognement, n’ayant rien sous la main pour lui permettre de stopper l’écoulement sanguin qui en sort. Tout ce que j’espère c’est qu’elle ne se tape pas une commotion cérébrale en plus de tout ce qui arrive en ce moment.

Mes yeux balaient autour de moi pour voir si d’autres personnes sont dans le besoin dans l’immédiat. Tout semblait bien aller jusqu’à ce que je vois Hel qui regarde dans la même direction que Carmen. Rakel est un peu plus loin et tien un petit paquet emmailloté d’un drap blanc. La poussette était renversée et je n’ai pas besoin d’un dessin en voyant leur air à toutes les trois pour comprendre que ce bébé s’est envolé pour le paradis déjà. Mon coeur se comprime. Comment la vie peut-elle être aussi injuste envers un poupon? Je n’ose imaginer à quel point j’aurais été démoli si ç’avait été Livia…

Dans l’urgence de la situation, je n’ai pas pensé qu’elle n’était pas à mes côtés. Il n’y avait que mon côté de personnalité qui voulait s’assurer que tous étaient ok dans la pièce avant de réfléchir à autre chose qui m’avait guidé. Sauf que maintenant qu’Hel me pose la question, dans un mouvement d’automatisme idiot, je tourne la tête pour la trouver. « Je... » Je suis peut-être trop habitué à ce qu’elle soit souvent près de moi. Le déclic se fait dans ma tête quelques secondes plus tard et je secoue la tête. « Non, elle n’est pas ici! Elle est chez une amie. » Rapidement, je sors mon téléphone de mes poches pour pouvoir au moins lâcher un message, lui demander comment elle va. J’ignore si je regrette qu’elle ne soit pas avec moi, encore plus en voyant qu’il n’y a aucun réseau de disponible. Tout ce que je sais, c’est que mon coeur de père termine de se broyer sous l’inquiétude. Non, elle est en sécurité là où elle est. Je vais la trouver en un seul morceau, oui, ça ne peut pas être différemment que ça! Là où elle est, ils ont pris soins d’elle, c’est sûr! Par contre, je veux sortir, je veux m’en assurer moi-même, mais je ne dois pas céder à la panique! Allez Woody comme au boulot!. « Ou sinon pouvons-nous sortir par l’endroit où vous recevez les œuvres? Elles ne doivent sans doute pas arriver par la porte d’entrée traditionnelle? » Mon regard étudie les trois femmes devant moi. « Si vous préférez, je peux m’en occuper. » Évidemment, je parle du poupon décédé. Si je n’aime pas plus ça qu’elles, je suis sans doute déjà plus habitué de croiser des morts qu’elles de par mon travail. Ce sera peut-être moins éprouvant que si elles le tiennent… Ou peut-être pas…

Tu étais encore sous le choc, malgré la main de Carmen autour de la tienne. Mais elle te consolait, cette main, et surtout, tu avais cet instinct de protection envers ta sœur. Tu voulais que tout se passe bien... Mais pourtant, à Woody, au groupe de façon générale, tu ne fis que répondre : "Je ne sais pas... Cette protection est supposée empêcher les voleurs de sortir. Je ne sais pas comment nous pourrions faire." Tu haussas les épaules en signe d'impuissance la plus totale. Tu te retournas vers l'enfant, décédé, posé dans sa poussette... Woody voulait s'en occuper. "Ne vous en faites pas. On va le laisser là, en attendant les... Les secours..."

Tu soupiras. Parce qu'à vrai dire, votre seule porte de sortie, ça reste les secours. Ainsi, la société de protection pourra débloquer les portes et vous sortir de là. Tu décidas donc de t'affaisser contre le mur, assise à terre, vérifiant ton téléphone, pour ne voir qu'une absence de réseau. Tu t'inquiétais pour ta fille, aussi. Pour Hrnaf. Et Lena. Ce tremblement de terre avait été puissant, après tout. "Il n'y a que ça à faire. Attendre."

La porte, en fait, donne sur une autre salle d’exposition, plus grande, plus lumineuse – la porte de sortie, ceci dit, est elle aussi fermée par l’alarme. A cause du cri de Carmen, la foule qui s’empressait d’essayer de sortir se retourne, et se dirige en trombes vers la fenêtre. Alors que la moitié d’entre eux est déjà passée de l’autre côté sans vous laisser le temps de tenter votre chance, la dernière secousse déséquilibre la personne qui grimpait la fenêtre, qui tombe sur celle derrière elle. Pas un effet de domino, quelqu’un finit par s’écraser sur Hel, qui tient toujours Loki dans ses bras, et s’écrase brutalement sur le sol, sa jambe craquant sinistrement. Loki, lui, se libère de ses bras en tombant, pour mieux s’écraser sur Rakel et se taper la tête sur ses genoux repliés. Rien de méchant, quelques vertiges, mais faites attention où vous rangez vos genoux, la prochaine fois. Rakel avait sans doute raison, ceci dit : au loin, le bruit des sirènes de pompiers se fait entendre, la sécurité de la Maison des Arts ayant envoyé un message directement en se déclenchant. Les secousses sont terminées. Plus que quelques minutes à tenir.