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party by myself | Paolo
Niels Björnson
Niels Björnson
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14.10.20 21:58





Il y a une bataille intérieure qui secoue son esprit. Torturé entre le devoir de rester sérieux et le besoin presque viscéral de lâcher prise et de tout laisser tomber. Il devrait être chez lui, lunettes sur le nez et ordinateur sur les genoux. Il devrait être en train de parcourir les pages d'offres de job, en train de peaufiner son CV ou d'avancer sa formation en ligne. Il n'a pas envie pourtant. Il a passé quelques entretiens, mais c'est vide de sens pour le guitariste. Lui, il aime la musique et les mathématiques. Lui, il a envie de grandes choses. Lui, il veut vivre le rêve. Il n'a pas envie du reste. Et malgré le compte en banque qui s'amenuise de semaine en semaine, il n'arrive toujours pas à trouver l'envie.

Il n'a pas l'esprit totalement tranquille alors que ses pas le mènent vers le bar. La cigarette coincée entre ses lèvres le détend un peu, mais ça aussi, ce n'est que temporaire. Toutes les distractions le sont, au final. Une pause infime avant de mieux se replonger dans la dure réalité, longue et épuisante. Sans fin. Il aimerait que son travail soit comme ses distractions, agréable. Il aimerait ne rien faire d'autre que jouer avec le groupe, se perdre dans des mélodies si incroyables qu'elles pourraient bouleverser le monde, laisser les doigts courir sur les cordes de sa guitare comme si sa vie en dépendait. Il aimerait, mais il n'en est rien. Il se dit qu'au moins, l'alcool sera une échappatoire plus intéressant que le vulgaire mégot qu'il jette rapidement à l'entrée du bar.

Le bruit est trop fort, mais il est apaisant. Le brouhaha des discussions qui s'ajoute à la musique de fond arrive à apaiser un peu la tension dans ses épaules. Il y a des éclats de rire qui se détachent de temps en temps et c'est rassurant. L'odeur est entêtante, elle aussi. L'alcool, les gens, la fumée, la liberté. Le guitariste s'immisce dans le lieu, plus à l'aise encore que lorsqu'il passe le palier de son propre appartement. Il n'est venu ici avec personne, mais ça ne l'empêche jamais de ne pas passer la soirée tout seul, accoudé au bar, verre après verre. Non, il n'est jamais seul ici et au fond, c'est peut-être pourquoi il aime tant ce lieu.

Cette fois-ci, c'est dès le premier regard que les yeux curieux se posent sur une silhouette qu'il ne connaît que trop bien. Même de dos, même au simple son de cette voix un peu trop forte et souvent trop dramatique, il pourrait le repérer. Et soudainement, il n'y a plus vraiment ce sentiment désagréable dans le creux de son ventre. Parce qu'il y a Paolo et parce qu'il y a du whisky et de la musique et qu'il n'y a que ça qui compte.

Armé d'un sourire joueur, il s'approche doucement de son ami, laissant ses doigts tapoter l'épaule gauche de l'homme alors qu'il s'installe au siège libre à sa droite. Satisfait de son gage enfantin qui ne manque jamais de fonctionner, le guitariste laisse échapper un rire amusé quand leurs regards se croisent enfin. "Tu me surprends Paolo, je ne te pensais pas du genre à boire par toi-même au bar." Il n'est pas vraiment surpris en réalité. Il n'y a plus grand-chose qui puisse le surprendre lorsqu'il s'agit de Paolo. "Je me sens obligé de te payer le prochain verre et de te tenir compagnie." Qui est là pour tenir compagnie à qui, peu importe. C'est toujours mieux de rester avec un ami qu'avec le premier inconnu qu'il croise et qui arrive à l'intéresser assez pour qu'il puisse lui faire oublier qu'il est triste.

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Paolo Pesto
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27.10.20 0:53
La répétition se termine en fanfare et en applaudissements, et Paolo fait de fausses courbettes et lance un clin d’œil à Carmen à l’autre bout de la scène. Ils sont prêts cette fois, il n’y a pas à dire. Les discussions sont à haut volume, les tapes dans le dos un peu trop fortes, et ils traînent tandis que les techniciens éteignent les lumières et que le manager leur rappelle que la salle doit fermer et qu’il faut qu’ils partent. Tout le monde fait son sac trop lentement, personne n’a vraiment envie de quitter la scène, comme d’habitude, et la main de Paolo flotte au dessus de la flasque en bas de son sac, comme d’habitude. Cette fois pourtant, il n’en fait rien, parce que Monica n’est pas très loin. Il propre à l’assemblée, plutôt, une petite virée au bar. Personne n’a beaucoup d’énergie, il est tard, ils ont faim, tout le monde a des choses à faire le lendemain, et c’est l’ouverture de la nouvelle pièce, alors désolés Paolo, mais ce sera pour une autre fois, ok ? Paolo rigole, acquiesce, dit qu’ils ont bien raison, qu’il va rentrer aussi, que sa colocataire l’attend sûrement, qu’il doit aller voir sa mère à neuf heures de toute façon, que c’était une idée bête. Il raccompagne Carmen et Monica, toujours le gentleman, sans adresser la parole à Pedro, et prend la route de chez lui en leur faisant un dernier sourire.

Il tourne à gauche, pourtant, bien avant sa rue. Ses pas le guident, mécaniquement, jusqu’à sa deuxième maison, son antre. Il n’a jamais été du genre à avoir un seul bar, de peur d’être reconnu, ou simplement par besoin de changement constant, mais Reykjavik n’est pas une si grande ville, et depuis le temps, il commence à tous les connaître. Ils commencent à tous le connaître. Il regrette presque de ne pas avoir choisi de faire sa carrière à l’étranger, dans une troupe itinérante, où personne ne nous connaît et personne ne peut vendre la mèche, mais alors qu’il poussa la porte du Freyja’s, il n’y pense déjà plus. Parce que deux habituée le saluent, parce que le barman sort déjà le bon verre et la bonne bouteille, parce que la musique est assez forte pour bloquer les pensées mais pas assez pour que l’on ne puisse pas s’entendre, parce qu’il l’aime, cet endroit, cette ville.

Un verre passe, puis deux, puis trois. Le rhum caresse sa gorge et l’apaise, comme s’il était plus naturel qu’il y soit plutôt qu’il n’y soit pas. Paolo parle et rit fort et accepte tous les verres que l’on veut bien lui offrir, n’hésitant pas à offrir sa propre tournée, comme d’habitude. Parfois son regard se perd et se pose sur l’homme au bout droit du comptoir, celui qui est là tous les soirs, celui que tout le monde appelle par son prénom ou par un surnom lié à l’alcool qu’il boit à ce moment là, et il déglutit. Il n’a jamais été à l’aise en sa présence. Il ne saurait pas expliquer pourquoi. Une impression, au fond de son ventre, que quelque chose cloche, en le voyant. Que l’image est trop familière. Mais avant qu’il n’ait ni le temps d’y réfléchir ni le temps de détourner le regard, quelqu’un lui fait une blague vieille comme  le monde, et il tombe dedans comme un débutant.

Niels. Presque aussitôt, un grand sourire apparaît sur le visage de Paolo, et ce n’est même pas vraiment à cause de l’alcool. « Qui boit tout seul ici ? Je suis avec Gontrand et Christine, mes fiers destriers, enfin ! » Il désigne vaguement un couple à sa gauche qui a l’air relativement perplexe, mais se dépêche de brasser l’air de sa main et d’enchaîner. « J’étais avec la troupe mais ils m’ont lâchement abandonné parce que la majorité a – comment ils disaient déjà ? ah oui ! – une « vie de famille ». Berk. » Sa grimace est exagérée, comme le reste de son discours, mais Niels est habitué. Le mensonge est venu affreusement naturellement, et cette idée lui donne un peu envie de vomir. « Mais je vais pas partir maintenant du coup, ce  serait malpoli. Un rhum ce sera alors, je me sacrifie ! » Il accompagne sa déclaration d’un cul sec de la fin de son dernier verre en un mouvement exagéré, puis sourit à son ami.

Il allait lui demander comment il allait, mais ses mots se sont bloqués dans sa gorge. C’est d’un mouvement sec et rapide qu’il pivote sur sa chaise pour se retourner vers son vieil ami, les sourcils froncés, cliché de celui qui s’apprête à crier à l’injustice ou à vous faire la morale. Il ne devrait pas faire cela, sans doute, encore moins étant donné l’endroit où il l’a trouvé, mais étrangement, il ne voit pas l’ironie de la situation. « Eh mais … On avait pas dit que tu devais plus aller au bar tout seul toi par contre ? Est-ce que tu veux une énième intervention Paolo-style ? Parce que j’ai encore des monologues à faire moi hein. » Il devrait ne pas essayer de se battre sur ce genre de choses, il en est peut être conscient, au fond de lui. Mais quand Niels fait cela, c’est qu’il ne va pas bien. S’il fait cela, c’est parce qu’il est malade. Alors lui ne sait que s’inquiéter, et l’inquiétude n’est jamais de bon conseil.
(c) AMIANTE
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