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le meilleur pâtissier | carmen
Alexander Friðbjörnson
Alexander Friðbjörnson
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05.04.20 22:26
C'était totalement improbable, cette journée, cette idée, ces deux amis, qui n'se voyaient que tous les deux, ces deux amis qui avaient perdu contact et qui s'étaient retrouvés, ces deux amis, qui, alors, s'étaient remémorés leurs souvenirs de collège, de lycée. Alexander avait été heureux de retrouver Carmen, pendant le mariage, et s'ils n'avaient pas trop eut le temps de se parler ce jour-là, ils avaient bien pris soin de s'échanger leurs numéros de téléphone, et ils s'étaient échangés quelques textos, et ça lui faisait chaud au cœur, à Alex, de la revoir, elle n'avait pas changé, juste un peu grandi, lui aussi.

Il n'aurait jamais pensé qu'elle l'appelle pour lui faire cette proposition, totalement inattendue, qu'il ne put absolument pas refuser. Carmen avait besoin d'aide pour préparer des gâteaux et les vendre à la kermesse de l'école primaire du quartier, et tout l'argent récolté aiderait à financer les travaux de réparation de l'école qui avait été endommagée durant le tremblement de terre. Déjà, le brun avait été touché qu'elle pense à lui, sans doute car il adorait les gâteaux qu'elle ramenait aux garçons quand ils étaient plus petits, mais aussi parce que ça lui permettait d'apprendre quelque chose de nouveau, et qu'il pourrait en faire à Adel plus tard, finalement, aussi étonnant que cela puisse paraître, Alex adorait les enfants, alors passer un après-midi complet entouré d'eux ne le dérangeait pas vraiment, et puis... C'était pour la bonne cause.

Il s'était alors rendu chez elle, avait pris soin d'acheter quelques ingrédients avant de venir, un peu au pif, car il n'avait jamais fait de gâteau auparavant, il n'en n'avait pas vraiment le droit, chez ses parents. Il avait hâte, mais appréhendait un peu, c'était bien la première fois qu'il passait du temps avec Carmen sans le reste du groupe, alors c'était étrange, peut-être un peu stressant, mais tout se passerait bien.


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Il sonnait chez elle, une fois, serrant d'une main son sachet de courses, et, lorsqu'elle vint enfin lui ouvrir, il se mit à sourire bêtement. "Tu vas bien ?" C'était bien, ça, simple, ça amorçait bien la conversation, non ? Il entrait, posait le sac dans la cuisine, avait déjà hâte de commencer. "Bon alors, j'suis motivé, on commence par quoi ? Par contre j'te préviens, j'suis une vraie catastrophe." Moins pire qu'Adel, ça, c'était certain, mais une catastrophe quand même.
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Carmen R. Villidóttir
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23.04.20 12:20





Les souvenirs du passé où rien n'avait d'importance et où l'insouciance régissait ta vie te rendraient presque nostalgique. Toutes ces émotions qui étaient revenues lorsque tu avais posé tes yeux sur Alex, lors du mariage. De la petite bande d'amis de James, c'était celui dont tu avais été la plus proche. Tu l'aimais beaucoup le brun, avec son air toujours un peu boudeur et ses remarques toujours bien placées. Tu aimais à te challenger, à tenter de le faire rire d'une phrase habile ou de le voir sourire lorsque tu lui apportais une part des nombreux gâteaux que tu cuisinais avec ta mère. Il n'y a personne à blâmer pour votre éloignement. James et toi avez rompu, le lycée s'est terminé. Tu aurais pu reprendre contact, tu y songeais parfois en repensant à ces années folles, et puis tu ne l'as pas fait. C'est la vie.

C'est la vie aussi qui vous laisse une deuxième chance. Des chemins qui se croisent à nouveau, malgré la tristesse des événements qui ont menés à cette union à laquelle tu étais témoin. Dans toute la supercherie ambiante, le plaisir de revoir le brun était lui bien sincère. Comme un signe envoyé par l'univers, cette fois-ci, tu ne peux pas le laisser partir à nouveau. Ton amie t'a appelée, quémandant ton aide pour la conception de pâtisseries et pour tenir un stand à la kermesse de l'école de son enfant. La cause est noble. Faire la fête pour oublier le traumatisme qu'a vécu la ville. Entendre le rire des enfants pour finalement faire taire le vrombissement de la terre qui tremble, encore présent dans tes oreilles. Vendre quelques gâteaux pour aider à reconstruire le bâtiment fissuré. Bien sûr, tu as accepté sans hésiter.

Tu as un peu plus hésité à appeler Alex. Tu ne voudrais pas le déranger, ni le mettre mal à l'aise en le conviant à se joindre à toi alors qu'il n'en aurait absolument pas envie. Il a accepté, presque immédiatement, et à moins que tes sens ne te trompent, tu aurais juré entendre une réelle joie dans sa voix. Tu enfiles ton tablier, tu sors tous les ingrédients disponibles dans ton réfrigérateur et tes placards et tu laisses tes musiques préférées s'échapper de l'enceinte. Max et Tristan ne sont pas là aujourd'hui, tu as la maison pour toi toute seule et tu ne risques pas de les déranger. Tu souris, aujourd'hui sera une bonne journée.

Tu ouvres la porte sur le visage familier et ton sourire ne s'agrandit que plus encore. "Je vais toujours bien ! Et toi ?" Tu t'écartes pour le laisser rentrer, le dirigeant vers la cuisine pour qu'il puisse déposer les denrées qu'il porte. Une attention que tu notes et que tu apprécies. "Si tu as la motivation, alors c'est parfait !" Tu lui tends un deuxième tablier, sortant le livre de recettes manuscrits que t'a un jour donné ta grand-mère et vous voilà déjà partis. "Alors, dis-moi Alex, qu'est-ce que j'ai raté de beau dans ta vie depuis tout ce temps ? James m'a dit que tu étais batteur dans un groupe ?" Les mains à la pâte, rien ne pourra empêcher ta curiosité de frapper.

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Alexander Friðbjörnson
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24.08.20 16:40
Si avant d'arriver devant chez son amie, il appréhendait la rencontre, une fois à l'intérieur de chez elle, toute son anxiété s'envolait, comme si elle n'avait jamais existé, comme s'ils ne s'étaient jamais perdus de vue, comme si le lycée s'était terminé la veille, et qu'aucun mauvais évènement n'était venu ternir leur existence, ni le tremblement de terre, qui avait pourtant partiellement handicapé Alex, ni le mariage de leur ami avec Solveig. À cet instant, ses seules craintes étaient de ne pas faire brûler tout l'appartement, puisqu'il n'était vraiment pas doué en cuisine. Ça ne semblait pourtant pas déranger Carmen qui mettait déjà les mains à la pâte, tout en discutant avec lui, déjà curieuse de savoir ce qu'il était devenu. Il n'était même pas étonné, en fait, Alex, ça lui ressemblait bien, ce n'était même pas indiscret, juste doux. D'une manière ou d'une autre, chacun avait eu des nouvelles de l'autre par le biais de leurs amis, mais ce n'était pas assez, et lui aussi avait tout un tas de questions à lui poser. "Oui... J'me suis fait repérer au bar, un peu par hasard tu sais... Quand j'entends une musique, j'peux pas vraiment m'empêcher de me retenir, il m'suffit de deux couverts et ma table à manger se transforme en batterie." Qu'il disait, en riant, ça avait toujours été comme ça, même au réfectoire, quand ils étaient plus jeunes, il avait vraiment ça dans le sang, on ne pouvait pas le lui enlever. "C'était un petit peu compliqué au début, enfin pour moi, parce que je ne les connaissais pas mais..." Il souriait, sincèrement. Rencontrer ces gens était l'une des meilleures choses qui avait pu lui arriver. "Je sais pas, ils sont comme ma famille aujourd'hui." Et ça comptait beaucoup pour lui, de se dire que quelque part dans la ville, il y avait des gens toujours là pour lui, alors que ses parent lui avaient définitivement tourné le dos. Il avait beau les détester du plus profond de son âme, ça continuait à lui faire mal.

Il mimait les gestes de Carmen, prenant un autre bol, tâchant de suivre les recettes imprimées sur des feuilles, mais avec bien moins d'agilité que son amie, quelques coquilles d'oeufs tombaient même dans la préparation du gâteau, et le gamin pestait en tentant de les retirer. "Rah putain !" Il prenait vraiment ça bien trop à coeur, en même temps, c'était pour la bonne cause. "Et toi, depuis l'émission ?"
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Carmen R. Villidóttir
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22.09.20 21:19





Revoir Alex, c'est comme se remémorer un souvenir agréable, presque apaisant. Lui sourire et lui parler, ça vient naturellement, un peu comme si vous étiez à nouveau ces adolescents un peu trop naïfs qui n'avaient pas encore vu grand chose de la vie. Beaucoup de choses ont changé entre temps et les moments difficiles ont forgé des personnalités bien différentes que l'insouciance de l'époque. Pourtant, tu te sens toujours alignée avec le jeune homme et c'est agréable. C'est une belle journée pour raviver la flamme d'une amitié qui ne s'est jamais vraiment éteinte. C'est une belle journée pour cuisiner.

Tu es curieuse et tu n'attends pas plus avant de poser les questions qui te brûlent les lèvres. Tu l'écoutes, heureuse de le voir s'ouvrir à toi sans trop de retenue, tout en laissant tes mains s'occuper de couper, mélanger, mesurer. Tu ris de bon cœur, ton esprit te ramenant soudainement des années en arrière, assise à ta table en salle de cours. "Tu te souviens quand tu t'étais fait virer du cours de maths parce que le prof n'en pouvait plus de t'entendre faire de la batterie avec tes stylos ?" Tu es contente pour lui de le voir toucher ses rêves musicaux du doigt, tu as toujours su qu'il avait un talent particulier qu'il aurait été si dommage de ne pas exploiter. "Tu mérites toutes les belles choses qui t'arrivent, Alex."

La discussion est mise en pause un instant, le temps de s'occuper de la pâte des cupcakes. Tu ricanes encore un peu en entendant ton ami pester contre les quelques éclats de coquille qui ont atterri dans sa préparation. Il t'a toujours fait rire, toujours attendrie, de par son peu de patience et ses mots crus qui sortent si facilement. "Si toute une classe de primaire se retrouve à faire une intoxication alimentaire, on saura pourquoi au moins. Ca pourrait presque être drôle si ce n'était pas des enfants inoffensifs." 

Il mentionne l'émission et, comme à chaque fois, tu as un sentiment étrange. C'est du passé pour toi tout ça, quelque chose que tu aimerais oublier. Pourtant, tu n'en serais certainement pas là où tu en es aujourd'hui sans l'exposition médiatique que tu as pu gagner. Une expérience que tu détestes au moins autant que tu lui en es reconnaissante. "La télé-réalité m'a donnée l'opportunité de monter ma propre boutique de vêtements et de maquillage. J'ai même eu l'occasion de poser pour quelques marques et de passer dans certaines publicités, alors je suppose que je ne peux pas trop me plaindre." Et puis, tu aimes à penser que ton travail acharné à tout de même sa place dans ta réussite professionnelle. Qu'il y a plus qu'un simple physique mis en avant à la télévision.

Tu t'occupes de préchauffer le four et de verser la pâte dans les moules, pourtant, tu ne peux t'empêcher de remarquer la façon dont l'attention d'Alex est accaparée par son téléphone dès qu'il a les mains libres. Et ce sourire qui naît si naturellement sur ses lèvres lorsqu'il découvre les messages de son interlocuteur. "Dis-donc, c'est à qui que tu parles comme ça ? Je ne t'ai jamais vu autant sourire sur une si longue période." Il n'est définitivement pas tombé sur la bonne personne s'il comptait garder tout ça pour lui. 

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01.11.20 17:29
ils avaient tous vécus tout un tas de choses plus horribles les unes que les autres ces derniers mois, entre le tremblement de terre, le mariage... le fait de s'adonner à une activité aussi légère que la pâtisserie contrastait terriblement, mais ça leur faisait du bien, tellement de bien, ça les ramenait des années en arrière, quand ils n'avaient que des problèmes d'adolescents, qu'ils étaient totalement insouciants.

et alex se donnait du mal, il ne voulait pas décevoir carmen, il ne voulait pas décevoir les enfants non plus, et il pensait à adel s'il parvenait à réaliser seul un de ces gâteaux, ce dernier serait sans doute fier de lui, peut-être même serait-il ravi de cette attention.

carmen était la première à se remémorer des souvenirs d'une époque passée, et ça fit sourire alex, c'est vrai, combien de fois s'était-il fait virer pour avoir fait du vacarme, surtout en cours de maths. "haha, en même temps, ses cours étaient barbants aussi, c'était quand même mieux ce que je faisais !" qu'il disait en riant. "avoue que même toi, tu ne l'écoutais pas !" personne ne l'écoutait, même les plus intelligents, il était vraiment trop soporifique, ce prof, et sa matière aussi. "oui... merci, c'est gentil." ça l'touchait, qu'elle lui dise ça, qu'elle lui confirme bien qu'il méritait de réussir, car on ne lui avait pas souvent dit, car c'était de ce genre de soutien dont il avait grandement besoin.

"j'croyais qu'on détestait les enfants pourtant... ah non, ça c'est james !" une nouvelle fois, il riait, lui ne les avait jamais vraiment détesté en fait, et il voulait éviter de leur donner une intoxication alimentaire, d'où son acharnement pour retirer les coquilles de la pâte. il avait encore de gros progrès à faire. "non, c'est sûr, mais bon, si t'as percé, c'est parce que t'as du talent toi aussi, c'est sûr, la télé t'a donné un coup de pouce, mais t'y serais arrivée de toutes manières." et il le pensait, sincèrement, car carmen aussi était très talentueuse, car elle aussi, elle méritait tout ce qui lui arrivait.

ils continuaient leur tâche, mais alex baissa sa garde un instant, en répondant à un sms d'adel, il se mis à sourire bêtement, et carmen l'avait grillé en seulement quelques secondes, évidemment, curieuse comme elle l'était, elle ne pu s'empêcher de le questionner, et le jeune homme perdit ses moyens, tenta de se justifier. "euh... euh c'est personne, de quoi tu parles ?!" même le plus crédule n'aurait pas pu y croire. "c'est juste euh... une pote qui m'envoyait une blague. tu sais euh... l'histoire du pingouin qui respirait par les fesses. c'est marrant." même pas. sans doute parviendrait-elle à lui faire cracher le morceau, mais il n'était encore pas prêt à lui dire tout ça, adolescent, déjà, il n'aimait pas évoquer son homosexualité, aujourd'hui, il le vivait mieux, mais ce n'était pas encore gagné.
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