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hopeless | James
Fenrir Úlrikson
Fenrir Úlrikson
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04.10.20 23:22





Il avance, quelques pas, puis il fait demi-tour. Les sacs sont lourds sur son dos et dans ses mains. Ils tirent sa carcasse vers le bas, encore plus qu'elle ne l'est déjà. Il pleut, il fait froid et il pleure. Pathétique. Perdu. Et puis, il déteste ce sac qui coupe la circulation du sang jusqu'à ses doigts et qui contient tous les souvenirs de lui. Ses pieds maladroits trébuchent dessus, il tombe. Il crie comme pour faire sortir toute la tristesse qui le fait suffoquer, mais ça ne va pas mieux après. C'est pire encore. Il se relève, il donne un coup de pied désespéré dans le sac maudit à souvenirs. Il part sans lui et finalement, il retourne le chercher après quelques enjambées. Il n'est pas encore prêt à s'en débarrasser. Il tourne encore les talons et, enfin, il avance dans l'allée, jusqu'à la grande porte.

Dans un premier temps, il ne sait pas bien comment il a pu se retrouver ici. Et puis la réponse s'impose trop soudainement et il a presque un vertige. Il est parti. Il ne pouvait pas rester là-bas, dans cet appartement qui a vu naître leur amour. Ils se sont embrassés dans ce canapé, contre cette porte et contre ce mur. Ils ont fait l'amour dans ce lit, sur cette table et sur ce tapis. Ils se sont aimés entre ses murs. Il a tout perdu entre ses murs. Il aurait pu aller chez Drake, il le sait que le tatoué l'aurait recueilli. Mais égoïstement, il n'a pas la force de le voir heureux avec Axel. Il aurait sûrement pu aller voir Mikjàll, se réconforter dans un passé autrefois apaisant, mais il a trop envie de lui faire du mal. Il aurait pu chercher à joindre sa sœur, mais il sait qu'elle se réjouirait certainement de son malheur. Il aurait pu aller se réfugier dans la maison familiale, dans son village éloigné, mais il a peur d'y rencontrer le fantôme de son père alcoolique. Alors, il est seul. Alors, il se retrouve ici. Comme une évidence.

Les sacs tombent sur le sol détrempé. L'eau éclabousse son pantalon, mais il ne le sent même plus tant ses vêtements sont rendus collants pas la pluie. Il frappe à la porte sans vraiment savoir à quoi s'attendre. Il n'a pas la force d'expliquer au majordome pourquoi il est là, au beau milieu de la nuit. Il n'est même pas certain de pouvoir parler. Heureusement, c'est une chevelure blonde qui se révèle à lui. Jamais il n'aurait cru un jour être soulagé de voir James. Pourtant, c'est en se plongeant dans les yeux bleus du maître des lieux qu'il se sent le plus proche de celui qui lui manque tant. Parce qu'ils ont ça en commun. Parce qu'à lui aussi, Sören lui manque. Parce que finalement, aussi ironique que celui puisse paraître, il n'y a peut-être que James qui puisse comprendre.

"Je ne peux pas rester là-bas." La voix est à peine audible au milieu des gouttes tombantes. Il se dit qu'au moins les larmes ne se voient pas, confondues avec l'eau du ciel. "Je ne sais pas où aller." Pourtant, les pas l'ont naturellement mené ici. Il le regarde et il y a tellement d'émotions en lui qu'il en arrive à presque se sentir vide. Épuisé de penser, de marcher, de respirer. Il a un peu envie de mourir. Il a beaucoup envie d'oublier qu'il a mal. Il a besoin que James le rattrape alors qu'il tombe, tombe et tombe encore et qu'il ne semble jamais y avoir de fin à sa chute.
(c) DΛNDELION
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James Mörkson
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18.10.20 19:56
Il vit dans un brouillard un peu trop épais depuis quelques jours, depuis quelques semaines, depuis quelques mois, depuis des années, depuis toujours peut être. Il ne le voit plus vraiment, avec le temps, mais aujourd’hui, depuis qu’il a ouvert les yeux, il n’arrive pas à l’ignorer, tant et si bien qu’il a annulé toutes ses sorties du jour et du lendemain, qu’il a abandonné l’idée de noyer le tout dans des soirées comme il l’avait fait ces derniers jours. Le brouillard ne fait que s’épaissir le lendemain matin. Il met dehors sans cérémonie la personne qui l’a raccompagné la veille, et se traîne jusqu’à la cuisine pour récupérer la manette qu’il avait visiblement décidé de ranger dans le frigo. Quand Roger débarque aux alentours de midi, il est toujours enroulé dans un plaid sur le canapé, le regard vide, une bouteille de whisky à ses côtés, occupé à chercher les failles du jeu. De leur jeu. Alors Roger n’a pas besoin que James parle pour savoir, il pose de quoi manger dans la cuisine, et il repart.

Rien ne cloche, dans ce jeu. Il est parfait. Chaque design est magnifique, et si les difficultés ne sont pas faramineuses, il a au moins le mérite d’avoir un scénario très convaincant. Il sourit un peu en se souvent des séances de discussion avec Sören, de son meilleur ami qui propose la dépression comme thème et de lui qui se moque de lui et de ses amours blessés idiots en refusant de voir qu’il était inclus dans sa vision. Il se souvient du moment où ils se sont roulés par terre en se battant comme des enfants parce qu’ils n’étaient pas d’accord sur la couleur principale de leur esthétique. Il se souvient des heures passées à regarder les dessins de l’autre en commentant des détails, en faisant des tests, en retouchant un peu pour que chaque personnage aient un design commun, un design mixte, un design qui leur correspond à eux deux. Ca rendait bien. Ils n’en avaient pas été persuadés, au début du projet, lancé comme une plaisanterie. Pourtant ils avaient passé des mois enfermés à le faire, lui pour oublier Fenrir et James pour oublier son mariage, et ils avaient fini par battre des records. Le jeu marchait bien. Tout le monde le disait. Ils avaient réussi, ensemble. Ca ne l’avait pas empêché de partir.

« Il suffit de vouloir s’en sortir. » La phrase de dialogue flotte sur l’écran, l’audio description la lit, et lui arrête de cliquer sur les boutons, lâche presque sa manette. Sören avait écrit tous les dialogues. Lui n’avait jamais été très doué avec les mots. Il suffit de vouloir s’en sortir. Le tout n’était pas censé parler clairement de ce vide et de cette tristesse qui ne cessait de grandir en lui, et pourtant, la métaphore était peut être trop efficace. Déglutissant doucement, James finit par lancer sa manette sur la télé. L’écran ne se casse pas, cette fois. Roger l’a choisie exprès pour sa solidité, après avoir dû remplacer les trois dernières. Frustré, James se ressert un verre.

Il a envie de tout casser, et de se rouler en boule dans son canapé. Un instant, il hésite à appeler Solveig en regardant son portable, mais repousse l’idée et lance plutôt Spotify. Elle est gentille, Solveig, en ce moment. Elle est inquiète, surtout, même si elle ne le montre pas. Peut être qu’il n’aurait pas dû venir la voir plutôt que de se débrouiller. Peut être qu’il n’aurait pas dû s’accrocher à elle pendant deux nuits et un jour et qu’il aurait dû faire face à ses problèmes comme un adulte. Peut être que s’il avait fait ça, il ne serait pas en train de respirer aujourd’hui, en même temps. Peut être qu’elle lui a sauvé la vie, encore. Il soupire et fouille les tiroirs de sa table pour en trouver différentes pochettes de différentes drogues, en se faisant la réflexion qu’il allait aussi devoir trouver un nouveau dealer, et en buvant un peu plus.

Mais il n’a pas le temps d’y réfléchir beaucoup plus, parce que quelqu’un frappe à la porte, et qu’il se relève difficilement, bouteille à la main, se rattrapant au canapé avant de tomber. Il est pathétique, et il ne tient même plus debout. Il a peut être plus bu qu’il ne le pensait. A tâtons, il ouvre la porte, et un petit rire franchit ses lèvres sous la surprise de celui sur qui tombent ses yeux. Peut être qu’il a bu beaucoup plus qu’il ne le pensait. « Fenrir ? » Le nom est à peine prononcé que l’autre parle, et les mots qu’il prononce pèsent entre eux comme une condamnation. Il déglutit, et il arrête de rire, James. Ca ne l’amuse pas beaucoup, finalement. Il baisse un peu les yeux, et pendant une seconde, il déteste un peu Sören, pas juste d’être parti alors qu’il lui avait promis de ne jamais le laisser, mais aussi d’être parti en laissant Fenrir comme ça, alors qu’il ne s’était jamais relevé. Il ne devrait pas avoir de la peine pour Fenrir. Il s’était mis dans cette situation tout seul. Il ne l’avait jamais aimé. Mais pourtant, depuis qu’ils avaient été enfermés, quelque chose avait changé.

Doucement, il se décale en se tenant à la poignée de la porte pour lui faire de la place, pour le laisser entrer. La maison ressemble toujours trop à un manoir abandonné, à un début de film d’horreur, avec ses photos pleines de trous et le peu de lumière qu’il laisse y entrer, avec toutes ses portes fermées à clefs et le fait que les seuls signes de vie qui la parcourent sont les affaires de James qui traînent partout et nulle part. « Ca te semblera familier, comme endroit, au moins. » Peut être qu’il vit dans la maison dans laquelle ils ont été enfermés tous les deux, après tout. Quelque part dans sa tête, il entend la voix de Roger qui lui dit qu’il serait temps de retaper la maison, qu’il faudrait y laisser entrer la vie, qu’il ne peut pas la laisser figée à ce qu’elle était quand il avait huit ans et que ses parents sont partis, il revoit le regard mal à l’aise de Solveig la première fois où elle avait repassé le seuil de la porte et qu’elle avait vu que rien n’avait changé, si ce n’est la température. Tant pis.

Bien vite, il lance un plaid sur Fenrir et rejoint le canapé en titubant pour s’écrouler dessus et s’enrouler de nouveau dans le sien. « Met ça, j’ai pas encore allumé le chauffage. C’est pour l’ambiance. Pose tes sacs n’importe où. Tu bois quoi ? » Bien sûr qu’il va boire. Il ne peut pas ne pas boire. Il a le même regard que lui, le même manque entre les côtes, et malgré les souvenirs qui doivent le hanter, il n’est pas mieux que lui à ce sujet. Alors il sort un verre du tiroir sous la table, le pose entre les sachets sortis auparavant, et montre d’un mouvement vague de la main le dessus d’un meuble du salon plein à craquer de bouteilles de toutes sortes. « Sers-toi. Tu veux jouer ? » Il n’est pas sûr de vouloir continuer de jouer. La moitié de ce jeu, c’est Sören. La moitié de ce jeu est perdue, malgré tout ce qu’il peut avoir dit.
(c) AMIANTE
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Fenrir Úlrikson
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27.10.20 23:10





Il s'attend presque à ce que l'autre lui referme la porte au nez. Il n'a besoin que ça pour se briser pour de bon et s'effondrer au sol sans être certain de pouvoir un jour se relever. Il ne mérite aucunement l'hospitalité du blond, pourtant il l'espère plus que tout au monde à cet instant. Et quand il se décale pour le laisser entrer, sans plus de questions, sans vraiment devoir y réfléchir, il se demande s'il le mérite vraiment. Ses pas finissent par le guider à l'intérieur, machinalement, comme le chemin parcouru pour l'amener jusque devant la bâtisse. Il se demande pendant une seconde comment James a pu devenir la personne qu'il a besoin de voir pour ne pas sombrer aujourd'hui. Il le sait, au fond. Et peu importe tant qu'il est là.

Il regarde autour de lui, pas longtemps. L'ambiance est étrange. C'est grand, mais ça crie le vide. Ca crie le manque. Tous ces portraits qu'il ne connaît pas et qui lui donnent l'impression d'être plus seul encore. Ca lui rappelle douloureusement le décor dans lequel ils ont été retenus prisonniers trop longtemps et il n'est pas certain d'apprécier. Alors, à la place, il choisit de regarder James et il sait que lui non plus, il ne va pas si bien. Peut-être que c'est pour ça qu'il l'a laissé entrer finalement. Pour qu'ils n'aillent pas bien, à deux. Il pose enfin ses quelques affaires au sol, sans grande délicatesse, avant de doucement libérer le chat qui était jusque alors endormi dans un grand sac entrouvert. "Désolé, j'ai dû ramener le chat." Encore un souvenir d'une vie commune passée. 

Il ne s'était pas vraiment rendu compte qu'il avait si froid. Il aurait sûrement dû, à en juger par le claquement de ses dents et la peau gelée dans les vêtements trempés. Il attrape le plaid, le passant autour de lui dans un essai presque vain de ramener un peu de chaleur au creux de son corps. Il suit des yeux le blond, observant la façon dont ses pas mal organisés le font presque tomber. La même instabilité qui l'habite depuis des semaines à présent. Il prend un moment pour prendre une grande inspiration, pour essayer de ne pas simplement fondre en larmes au beau milieu du salon, et quand enfin le contrôle est revenu, il rejoint son hôte. Il se sert un verre, ressert celui de James au passage et finit par s'asseoir sur le canapé. 

Il n'a pas envie de jouer. Encore moins lorsqu'il comprend de quel jeu il s'agit. Pourtant, sans un mot, il ne peut s'empêcher de s'emparer de la manette, les doigts tremblants appuyant machinalement sur les touches pour découvrir l'œuvre qu'il n'avait pas eu le courage de regarder avant. Il lit les dialogues, il observe les personnages, il s'imprègne quelques minutes de l'ambiance et il a envie de pleurer. Encore. Tout lui rappelle Sören. Tout ravive la douleur sourde dans son vendre, dans son cœur, dans toute sa personne. Il a mal, beaucoup trop mal. Il a l'impression qu'il ne s'en sortira jamais. Il se demande si un jour la douleur pourra s'atténuer ou bien s'il est condamné à vie. Il laisse retomber la manette.

Il vide son verre d'un trait. Il se resserre. Le vide à nouveau. Il observe toutes les pilules sur la table et se demande si en prendre une pourrait l'aider. Même si ce n'est que pour quelques minutes. Quelques secondes, même. "Il me manque." Il lève des yeux éteints sur James, comme si ce dernier pouvait lui apporter la solution à tous ses maux. Il ne devrait pas, parce qu'il mérite de souffrir. Tout ça, c'est de sa faute, après tout. "T'avais raison depuis le début. Quand tu disais que tu le méritais plus que moi. Quand tu disais qu'il méritait plus que moi. T'avais raison depuis le début de me détester." Il n'avait pas prévu de parler de lui. Il ne voulait pas. Mais voir James, c'était un peu comme le voir lui. A travers les yeux de son meilleur ami. A travers les dessins de ce jeu vidéo. A travers cette maison dans laquelle il a dû passer tellement de jours et de nuits. Et bien vite, il laisse tomber le verre et s'attaque directement à la bouteille. 

Il frissonne encore. Toujours plus. Il a froid, mais l'alcool le réchauffe un peu, il croit. C'est faux pourtant. Le rose atteint ses joues, mais ses os sont encore gelés. Ses yeux sont incapables de vraiment se concentrer, se posant sur le blond, se posant partout ailleurs. "Comment tu fais ?" Pour survivre sans lui. Pour vivre, tout court. Pour rester en vie dans une vie sans Sören. Pour être toujours là alors qu'il a perdu Aleksy. Pour avoir l'air d'être toujours plus ou moins le même alors que le voilà marié à la Maire de Reykjavik, pas par amour. Pour tenir encore, alors que ses secrets se révèlent, aux élections, ou bien enfermé dans cette maison des horreurs. Il est fort James, certainement plus que Fenrir ne le sera jamais. Et il a besoin qu'il lui dise comment il fait. 
(c) DΛNDELION
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James Mörkson
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09.11.20 22:48
Un miaulement bienheureux lui fait froncer le nez, puis les sourcils, mais il n’a pas besoin de lever les yeux pour voir ce que la voix de Fenrir ne tarde pas de lui signaler. Un chat. C’est une manie, décidément, de débarquer ici avec ses chats. Alors que celui de l’invité passe à côté de sa jambe, il ressent une pointe à la poitrine, un serrement au cœur. Ca lui rappelle Bérénice. Un petit rire nerveux s’échappe d’entre ses lèvres et il finit par hausser les épaules en soupirant, en rajoutant un peu de whisky dans son verre. « Y’a pas de mal. » Il n’y a encore pas si longtemps, il aurait sans doute fait un scandale, à l’idée qu’un être vivant de cette taille, qui ressemble pourtant tant à une peluche, puisse faire sa vie entre ses murs. Mais les deux chats de Bérénice étaient passés entre ces murs, et ils avaient disparu, du jour au lendemain, et au final, eux aussi, ils lui manquaient, maintenant. Tout et tout le monde finissait toujours par lui manquer. C’est peut être pour ça qu’il ne pouvait toujours pas se résoudre à jeter les portrait défigurés, les boîtes vides, les lampes cassées, les dessins enfermés à triple tour, ceux qu’il aurait voulu envoyer en adieu et qui n’avaient jamais eu d’adresse sur leur enveloppe. Tout et tout le monde finit toujours par lui manquer, et alors que ses yeux se posent enfin sur celui qu’il a tant haï, il sent sa gorge se serrer un peu en se disant que lui aussi, alors, un jour, il en viendra même à lui manquer.

Ils jouent, quelques minutes, ou peut être quelques heures, James appuyant presque machinalement sur les touches, sans même avoir la force de se moquer des coups manqués de Fenrir, de s’agacer sur les siens. Il connaît le jeu par cœur, de toute façon. Rien ne le surprend, ni le texte lu par l’audio-description qu’il ne prend même pas la peine d’éteindre, ni les réactions de son compagnon d’infortune. Pour une fois, il sait qu’il n’a pas besoin d’empathie pour savoir ce que l’autre ressent, parce qu’il ressent exactement la même chose. Pour une fois, il ne se demande même pas ce qu’il se passe alors que le brun relâche la manette, et il lâche la sienne avec paresse. Rien n’a beaucoup d’intérêt, et ils le savent tous les deux.

Les verres s’écoulent, et le blond joue avec le sien en en regardant le fond. Fenrir parle, mais lui ne relève pas les yeux. Il ne veut pas en parler. Il meurt d’envie d’en parler. Il ne veut pas être triste. Il a envie de pleurer. Il n’a pas de raison d’être en colère. Il pourrait brûler la ville. « Non. Je me suis trompé. » Les mots ne lui arrachent même pas la gorge, et ça pourrait le surprendre, s’il n’avait pas déjà atténué tous ses ressentis avec un joint, ou douze. Fenrir prend la bouteille, et James n’a toujours pas fini son verre, laissant plutôt ses doigts courir sur la table, attraper une pilule. Il pourrait lui dire qu’il s’est trompé parce qu’il méritait sans doute Sören plus que lui, parce que lui, au moins, ne lui a fait mal qu’une fois, parce que lui, au moins, il l’avait aimé comme il le méritait. Il pourrait lui dire que personne ne méritait plus Sören que lui, parce qu’il avait été là quand il le fallait, parce qu’il avait fait ce qu’il fallait, parce qu’il n’avait fait qu’une seule erreur, et qu’il était très mal placé pour commenter sur celle-ci. Il pourrait lui dire qu’il ne le détestait pas, qu’il ne l’avait peut être jamais détesté, mais qu’il avait simplement peur de devoir vivre ce manque à cause de lui. Qu’il avait simplement peur qu’un jour Sören ne réalise que Fenrir était bien mieux équipé pour lui que James ne l’était.

Il ne dit rien, pourtant, et se contente de gober sa pilule et d’espérer que ses pensées arrêtent de former des réponses qu’il ne veut pas formuler. Il ne veut pas parler de lui. Il ne veut pas penser à lui. Il ne pense qu’à lui. La question de Fenrir lui coupe le souffle, et il relève si vite le regard vers lui qu’il a un peu le tournis. « Quoi comment je fais ? » Il a la réponse à sa question avant même que les lèvres de son compagnon d’infortune ne se rouvrent. Comment il fait pour survivre malgré tout. Comment il fait pour toujours tenir debout. Doucement, un petit rire s’échappe de ses lèvres et le secoue. Doucement, le rire devient plus nerveux, étonnement plus honnête, aussi. Doucement, le fou rire arrive, un peu triste, un peu fou, un peu désespéré.

« Tu me demandes vraiment comment faire pour survivre à tout ça ? T’as regardé autour de toi, deux secondes ? Tu m’as regardé ? » Comme pour pointer l’évidence, sa main fait le tour de la pièce décharnée pour s’arrêter sous son visage cerné et ses pupilles dilatées, et pour appuyer son argument, il prend la bouteille des mains de Fenrir et boit quelques longues gorgées. Reprenant son souffle difficilement, il rit encore un peu alors que l’alcool lui brûle les entrailles. « J’en ai aucune idée, Fenrir. Moi je me tue, parfois franchement, parfois non. Tu peux te joindre à moi, si tu veux. » Ses doigts se posent sur une autre pilule et la pousse vers le journaliste, avant d’en prendre une autre et de la prendre pour lui. Il ne devrait sans doute pas faire cela, mais il n’en a jamais eu grand-chose à faire, de ce qu’il devrait et ce qu’il ne devrait pas faire.

« C’est à toi qu’il faudrait demander comment on fait. C’est toi qui t’es relevé à tel point que personne aurait pu soupçonner ton secret. Moi je pensais que t’étais un imbécile heureux qui avait jamais eu de problème. Moi j’ai toujours été un déchet. Je me suis jamais relevé. Alors si quelqu’un peut donner des conseils ici, c’est pas moi. » Il ne réalise même pas qu’il lui fait un compliment. Ce soir, il n’a pas envie de jouer un rôle. Ce soir, il ne peut  plus faire semblant. Ce soir, tant pis pour les masques et pour réfléchir avant de parler. Ce soir, il n’y a que le whisky et eux. Et il a un petit sourire, affreusement triste, et ce petit rire toujours un peu nerveux. « Mais je suis pas sûr de vouloir des conseils. » Peut être que Fenrir n’aurait jamais dû venir. Peut être qu’il n’avait pas réalisé que James ne comptait pas s’en sortir, et qu’il était une abysse qui l’entraînerait avec lui. Peut être que si, justement. Peut être que c’est pour ça qu’il était là. Peut être que c’est pour ça qu’ils étaient là.
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17.12.20 22:51





Depuis qu'il a été enfermé dans la maison des enfers aux secrets trop lourds, il a l'impression que son esprit et son corps ne sont plus vraiment en phase. C'est désagréable, c'est très peu pratique aussi. Son estomac grogne sans cesse, mais il semble incapable de réaliser qu'il a faim. Ses dents claquent et les poils de ses bras se dressent, mais il n'arrive pas à comprendre qu'il est mort de froid. Aujourd'hui, c'est pire encore. Son corps, une carcasse inutile qui marche sans comprendre où elle va. Ses doigts qui courent sur la manette sans réfléchir. Ses yeux qui ne peuvent plus se concentrer sur grand-chose, passant sur les murs trop vides, sur le visage de James, sur la télévision. Son esprit, c'est le chaos. Ca crie très fort, souvent, mais parfois, c'est terriblement silencieux. Les pensées sont douloureuses, décousues et essayer de trouver un sens à tout ça serait peine perdue. Il n'arrive plus à se reconnecter à la réalité, alors il boit, au moins pour avoir une excuse.

La notion de temps est devenue un peu trop abstraite, elle aussi. Ils jouent et il ne sait pas si quelques minutes se sont écoulées ou bien si c'est déjà le lendemain. Soudainement, c'est trop et il n'en peut plus de voir défiler les images qui lui rappellent ce qu'il a perdu. L'alcool monte, colore ses joues et fait briller ses yeux, mais ça ne semble même plus vraiment l'atteindre. Il a besoin de plus. De quelque chose de plus fort pour oublier. Alors, il envoie valser la manette et se tourne vers James. Il observe les traits devenus bien trop familiers avec les années et il cherche une réponse dans les pupilles dilatées. Il veut connaître son secret quand il étudie la peau un peu trop blafarde et les cernes un peu trop marqués. Il ne trouve rien, alors il parle. L'autre doit avoir la solution, sinon, il est perdu. 

Il devrait être étonné des mots qui sont échangés. A quel moment le mur si épais entre eux s'est ébranlé au point où l'hônneté a pris le pas sur l'agacement. Il n'arrive plus à être excédé par l'autre, du moins pas aujourd'hui. Pas maintenant et sûrement pas demain. Les paroles transpirent la sincérité, c'est presque trop. Mais il n'y a pas de réelle solution non plus, simplement un moyen de plus de masquer la tristesse. Remplacer le vide par une lueur de vie éphémère qui n'a rien de vrai. Il baisse les yeux sur la pilule, le genre de chose qu'il s'était juré de ne jamais toucher, et il n'hésite pas plus de quelques secondes avant de l'avaler. J'en ai aucune idée, Fenrir. La déclaration, sans appel, résonne dans ses oreilles. Alors, comme ça, ils sont deux. Tous les deux, à ne pas savoir comment faire. Il devrait être dévasté de ne pas avoir la réponse attendue, celle qui devait tout débloquer, mais finalement, il se dit que c'est déjà mieux que rien. Que s'ils sont deux à ne pas savoir, alors peut-être qu'ils peuvent essayer de trouver ensemble. Ou bien oublier encore un peu plus; ensemble. Peu importe, tant qu'il n'est plus seul au monde.

"Tant mieux, parce que des conseils, j'en ai pas. J'en ai sûrement jamais eu, regarde-moi maintenant." Un imbécile heureux. C'est ce que tout le monde pensait de lui, après tout. C'est l'image qu'il s'était forgée et lui-même avait fini par le croire. Heureux, il croyait qu'il l'était. Il avait réussi à changer en débarquant dans la capitale gelée. Il avait fait semblant d'avoir oublié son père, sa mère, sa sœur, Mikjàll, les coups et toutes les erreurs qui avaient façonnés un homme qu'il ne voulait pas être. Il avait mis des pansements sur tous les hématomes, il avait maquillé tous les traumatismes. Il l'avait si bien fait que même James n'y avait vu que du feu. Mais recoller les morceaux brisés, ça ne peut durer qu'un temps. La chute de trop, le choc qui fait tout voler en éclats. Il est là le vrai Fenrir. L'homme blessé, quasi détruit. Celui dont le sourire n'a jamais vraiment été sincère, au fond. Celui qui ressemble bien plus à James qu'il n'aurait pu le croire. "Je crois que j'ai plus envie de faire semblant d'être un imbécile heureux."

Il se déplace dans le grand canapé. Il bouge pour se coller à James, son pire ennemi qui n'est pas si terrible que ça, au final. Pendant un instant, son corps et son esprit semblent se connecter assez pour donner un semblant de cohérence à ce geste soudain. "J'ai froid. T'es chaud." Il devrait se sentir gêné, mais tout devient bizarrement calme. La tristesse se tarit à peine, remplacée par autre chose. Il a envie de toucher, il a envie de sentir des doigts contre sa peau un peu trop réceptive à cet instant. Il y a comme un voile doré qui s'est posé sur sa rétine et quand il regarde à nouveau l'homme à ses côtés, il a l'impression de le voir briller. Il se dit vaguement qu'il est beau comme ça, il se dit aussi qu'il aimerait voir à quoi Sören ressemblerait s'il pouvait l'admirer de la sorte. Pendant une fraction de seconde, James devient Sören et le temps est suspendu. Ce n'est pas vraiment lui, mais c'est quelqu'un, et il a tellement besoin de quelqu'un ce soir. "James, je veux pas être seul cette nuit." Les sentiments mis à nus, c'est un jeu dangereux. Sauf que ce n'est pas un jeu, c'est un appel à l'aide. C'est l'alcool et puis la drogue qui délient les langues pour crier à quel point il a besoin de quelqu'un pour le tenir. Le toucher, l'embrasser, lui faire croire qu'il n'est pas seul. 
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James Mörkson
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08.01.21 23:21
Fenrir prend la pilule, et James le remarque à peine, ne prend même pas la peine de le noter. Il lui donne la réponse qu’il ne voulait sans doute pas entendre, et passe à autre chose, parce que ça a toujours été plus facile de ne pas passer trop de temps sur ce qui fait mal. Mais il n’y arrive pas, pourtant, et quand le journaliste donne sa réponse, il rit un peu, et il a envie de pleurer en se rendant compte qu’une réponse aurait au moins été quelque chose à prendre. Qu’il aurait au moins pu s’admettre à lui-même qu’il ne comptait pas se battre de toute façon. Que plus tôt le calvaire finirait, mieux ce serait. Qu’il aurait pu garder le conseil pour un jour où l’espoir pourrait revenir, dans le meilleur des cas. Mais il savait déjà qu’il n’y avait pas de solution, pourtant. Il avait déjà abandonné l’idée. Alors pourquoi est ce que ça fait toujours aussi mal ? Pourquoi est ce que tout fait toujours aussi mal ? Pourquoi est ce que le vide n’existe que quand rien ne le cause ? Pourquoi est ce que les départs sont toujours aussi profondément gravés dans ses veines, comme si chacun d’entre eux enfonçait un peu plus le couteau ? Pourquoi est ce que son cœur était toujours là, alors que son souffle était de plus en plus coupé ?

Les mots de Fenrir résonnent dans sa cage thoracique, et il revient à l’instant présent en réalisant qu’il a des larmes devant les yeux. Il cligne des paupières pour les laisser s’échapper avant de poser son regard sur l’autre, et soudainement, comme une épiphanie, il réalise qu’il a presque l’impression de voir un miroir, que l’autre avoue enfin qu’ils ont joué le même rôle tout au long, que la raison pour laquelle ils n’avaient certainement jamais pu se voir avant est parce qu’ils ne voulaient pas se regarder en face. Le masque de Fenrir tombe, et il y a le même vide dessous que celui qu’il a en lui. Et la cause de la perte du masque, cette fois, est la même. Au fond de lui, une colère plus intense qu’auparavant envers Sören se réveille. Il l’avait détesté pour l’avoir quitté en sachant à quel point ça lui ferait du mal, un peu, mais en cet instant, la colère est plus profonde, plus viscérale. James n’avait jamais eu de mal à pardonner ce qu’on lui faisait à lui. Il avait toujours été incapable de pardonner qu’on blesse ceux qu’il appréciait. La contradiction, énorme, est claire dans son esprit, mais il refuse de mettre des mots dessus. Il est en colère contre Sören parce qu’il a brisé Fenrir, Fenrir qui avait déjà bien assez souffert, Fenrir dont il connaissait le secret, Fenrir qui avait trop souvent fini au sol, Fenrir qui n’avait fait qu’une seule erreur, Fenrir qui avait pourtant un masque bien plus solide que le sien, Fenrir qui se perd complètement. Il est en colère et si la situation avait été autre, il aurait sans aucun doute fait payer le coupable, d’une façon ou d’une autre. Mais le coupable est Sören, et jamais il n’a pu le voir comme un ennemi.

Le rire, de nouveau, se fait entendre, triste et un peu perdu. Il a peur, un peu, maintenant. Il a peur parce que les choses ne se passent pas du tout comme il aurait pu l’imaginer. Il a peur parce qu’il comprend Fenrir, et que Fenrir le comprend, et qu’il n’est pas sûr de savoir comment gérer cela. Il sursaute alors que le corps se colle au sien, et plante son regard dans le sien tandis que les mots trop logiques sonnent faux. Pourtant il a raison. Fenrir est gelé. James est brûlant. Il n’arrive pas à détacher son regard de lui, mais dans les yeux de Fenrir, c’est Sören qui lui sourit, et sa gorge se serre. « Fenrir … » Dire son nom devrait le forcer à reprendre contact avec la réalité, et pourtant, ça n’a pas d’importance. Les prochains mots eux-mêmes ébranlent ses convictions, et avant même qu’il n’ait le temps d’y réfléchir, James a passé sa main dans la nuque de Fenrir, a attrapé ses cheveux, a tiré sa tête vers lui, et ses lèvres dévorent les siennes alors que ses yeux se ferment le plus fort possible.

C’est désespéré, triste et brûlant, mais peut être que ça le réchauffera, peut être que ça le refroidira, lui, avant qu’il ne brûle sur place. Son bras vient le tenir le plus proche possible de lui, et il espère que leurs corps collés puissent passer un peu de chaleur à l’autre, mais à l’intérieur, tout est toujours affreusement vide, affreusement seul, affreusement froid. Alors son corps s’appuie sur celui du journaliste pour le forcer à s’allonger, pour s’étendre sur lui, pour approfondir le baiser en laissant ses mains se perdre sous son t shirt. « Reste. » C’est un murmure entre deux baisers, mais il est sans doute plus rempli de sens que quoique ce soit qu’il ait pu dire auparavant. Il ne pourra pas prendre un nouveau départ, pas même celui de Fenrir. Surtout pas celui de Fenrir, surtout en cet instant. Reste. Ne soyons plus jamais seuls, au moins pour une nuit.
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Fenrir Úlrikson
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11.02.21 23:09





Il ne sait pas vraiment ce qu'il espérait en venant trouver refuge ici, auprès de celui qui lui ressemble tellement plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. Il ne sait pas, mais d'une certaine façon, il a l'impression de l'avoir trouvé. Les regards s'accrochent, intenses, et semblent ne plus vouloir se fuir. Il voit clairement en James à présent et James voit clairement en lui. Il n'a pas peur de ce qu'il voit, mais ça lui brise un peu plus le cœur. La douleur qu'il y lit, elle est si évidente qu'il peut presque la ressentir. Elle vient s'ajouter à la sienne et il se dit que peut-être, juste peut-être, il pourrait aider James à porter la souffrance avant qu'il ne s'écroule sous son poids. C'est étrange, c'est fort et c'est rare ce besoin d'aider l'autre de cette façon. Quelque chose qu'il a toujours uniquement réservé à ceux qui comptaient indéniablement à ses yeux. Il ne prend pas le temps de réfléchir au pourquoi du comment, il le sait déjà. Mais il ne peut pas se l'avouer.

Il détourne enfin les yeux, simplement pour mieux se coller au corps chaud sur le canapé. Il a l'impression que tous ses sens sont à l'affût et soudainement, les poils hérissés de ses bras n'ont plus rien à voir avec le froid. Il sait que c'est James, il s'imagine pourtant Sören quelques secondes, et puis c'est de nouveau James. C'est peut-être bien mieux comme ça de toute façon, parce qu'à cet instant, il croit que c'est de James dont il a besoin. De James à nu, sans le masque d'indifférence, sans le sourire assuré et insolent qui tente de masquer toute la souffrance. Il accueille le baiser avec toute l'envie qui secoue tout à coup ses entrailles. Il n'y a pas de feux d'artifice quand leurs lèvres se rencontrent et dans un coin sombre de son cerveau, il y a même une alarme qui s'allume. Elle clignote rouge vif, elle sonne trop fort. Il prétend ne rien voir et ne rien entendre. Rien ne va et pourtant, l'embrassade s'impose comme une évidence qu'il ne peut refuser. Qu'ils ne peuvent refuser.

Il y a tellement d'agressivité et un besoin si viscéral dans leur baiser qu'il devrait comprendre que c'est malsain. Mais alors que les doigts s'emmêlent dans les mèches blondes et que l'autre main se perd sur le torse dur, il n'y a plus de place pour le bon sens. C'est imparfaitement parfait à cet instant. La douceur du canapé qui accueille son corps allongé contraste délicieusement avec l'envie brûlante entre eux et il se sent à sa place ce soir, dans ce salon, dans les bras de James. L'autre lui demande de rester et quand il ouvre la bouche pour répondre, il n'y a qu'un gémissement qui lui échappe. Et finalement, c'est peut-être la meilleure des réponses. La seule qu'il peut lui offrir, celle qui veut tout dire.

Il a envie de voir la lueur qui allume les yeux du blond alors que ses mains retirent son tee-shirt. Il a envie de voir s'il y a une once de tendresse ou bien si c'est seulement une nécessité pour se raccrocher à la vie. Il ne sait même pas ce qu'il y a dans ses iris à lui, il ne sait même pas ce qu'il préférerait y trouver. "Pourquoi est-ce que tout le monde finit toujours par nous abandonner ?" Un murmure lâché près de l'oreille de l'autre avant que ses lèvres ne viennent attaquer la peau sensible de son cou, que les dents ne viennent mordiller, qu'il vienne laisser une trace de son passage. Tout le monde finit par partir, mais cette nuit, James est là. Il est là et il veut le garder. Pour quelques heures, peut-être pour toujours.


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21.02.21 22:50
Il devrait sans doute tout arrêter. Il le sait, alors que le baiser s’approfondit, alors que ses mains se perdent sur sa peau, alors qu’il a conscience que rien de tout cela n’est sain. Il devrait tout arrêter parce que lui a encore plus ou moins contrôle de son corps, ou du moins autant qu’il en a toujours eu, parce que les effets des pilules sont bien moindres chez lui que chez l’autre, parce qu’il a conscience, au fond, qu’il risque d’entraîner Fenrir dans son tombeau à lui. Mais il a toujours été égoïste, et en cet instant, il ne voit pas comment aider le journaliste si ce n’est en lui tenant un peu chaud, si ce n’est en l’embrassant, si ce n’est en l’aimant de la seule manière qu’il connaît. Il ne sait pas comment se sentir aimé si ce n’est comme cela. Et tout ce dont ils ont besoin, en cet instant, c’est d’être aimés, n’est ce pas ?

Il gémit, et James se perd un peu dans des mouvements qu’il ne connaît que trop bien et qu’il a pourtant l’impression de découvrir. C’est pressant, urgent, animal, mais c’est tout ce dont il est capable, peut être tout ce dont ils sont capables. Fenrir parle et ses mots flottent entre eux pendant une longue seconde, pendant une seconde où James plante son regard dans le sien, pendant une seconde où il ne peut que lui refléter sa question, cette question qu’il n’a jamais cessé de se demander et qu’il n’a jamais réussi à vraiment étouffer. Il n’arrive finalement qu’à laisser un petit sourire triste sur ses lèvres et un « Moi je suis là. » dépité les franchir. Lui il est toujours là. Et à bien y réfléchir, Fenrir n’a jamais quitté sa vie non plus, peu importe le nombre de fois où il a bien pu le souhaiter. Il a toujours été là, depuis qu’ils se connaissent, depuis les pride et depuis la colocation avec Sören, depuis des années et depuis Bertel, depuis bien avant tout ce bordel. Du plus loin où il peut remonter leur relation, il n’a jamais accepté de le laisser tranquille. Et aujourd’hui, il se dit que c’est une bonne chose. Si la seule relation stable qu’il doit avoir est celle-ci, alors tant mieux. Il est temps de la déstabiliser et de la concrétiser.

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