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broken souls | Solveig
Jake N. Macnair
Jake N. Macnair
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02.08.20 16:27





Les yeux se plissent à force de fixer l'écran d'ordinateur. Les doigts sont tendus à force de tenir le stylo depuis trop longtemps. Tant de signes qui montrent qu'il est sûrement l'heure de rentrer. Pourtant, tu aimerais finir ce dossier avant de partir. Et quand tu lèves brièvement les yeux, tu vois Solveig encore au travail, alors tu te dis que tu as encore le temps, toi aussi. Ce ne sont que des excuses, au fond. Des moyens détournés de se raccrocher à ton job, de rester coincé entre les murs de la mairie pour garder ton esprit occupé. Chez toi, tout seul, tu es un peu triste. Pris au piège dans tes propres pensées sombres, abandonné face à toi-même et dans ces moments-là, tu as l'impression que rien ne va dans ta vie. Ici, au moins, tu sers un peu à quelque chose, ou du moins, tu le penses. C'est agréable.

Cela fait peut-être une heure que Solveig t'a demandé si tu voulais aller manger quelque chose de rapide en guise de dîner. Tu as baragouiné un non. Un refus à mi-chemin entre ton absence réelle de faim et ton absence de volonté pour les choses aussi simple de la vie, comme te nourrir. Tu ne sais pas vraiment si la brune l'a mal pris. En fait, tu ne sais plus vraiment ce qu'elle pense de toi, ni même ce que toi-même, tu penses d'elle. Tu n'aurais jamais cru qu'elle puisse te proposer ce poste. Pas après votre passif à tous les deux, bien que vos tensions explosives et vos pulsions charnelles se soient calmées il y a bien longtemps. C'est qu'elle doit avoir une certaine confiance en toi, ou du moins en ton sérieux légendaire, et tu apprécies l'idée.

Tes yeux se détachent un instant de l'écran et se perdent sur son visage concentré. Tout a tellement changé depuis votre première rencontre. C'est ironique finalement, parce que tu te souviens te sentir aussi mal dans ta peau et dans ta vie à l'époque que maintenant. Pourtant, dans un sens, tout était plus simple. Il n'y avait pas eu de mariage arrangé. Il n'y avait pas eu de cœur brisé. Il n'y avait pas eu le tremblement de terre. Il n'y avait pas toutes les responsabilités de maintenant. Reconstruire une ville brisée et lutter pour sauver vos âmes meurtries. Vous étiez comme deux enfants avant, à vous détester pour mieux vous retrouver. Le temps a passé, les chamailleries se sont transformées en quelque chose de plus amical et à présent, vous voilà tous les deux.

Tu souffles doucement. Il y a une tension qui tire dans ta nuque et un mal de tête qui vient agacer tes tempes. Ton corps t'envoie beaucoup de signaux récemment. Tu devrais lever le pied, tu devrais prendre du temps pour toi, tu devrais te reposer. Si tu y réfléchis bien, tu te dis que ce mal de ventre lancinant est sûrement dû à la nourriture que tu ne prends pas vraiment le temps d'avaler, mais qui te ferait un bien fou. A la place, tu te redresses sur ton siège et tu tends le dossier sur lequel tu étais en train de travailler à la nouvelle Maire de Reykjavik. "Si tu veux jeter un coup d'œil là-dessus quand tu auras le temps, je pense que tu pourrais en parler à ta prochaine prise de parole publique. C'est à propos des projets de reconstruction de bâtiments plus respectueux de l'environnement dans le centre-ville. Je voulais aussi demander à l'architecte plus de détails sur le nombre de terrains résidentiels prévus." Déjà, tes mains attrapent l'autre pile de feuilles, prêt à chercher le numéro et appeler le pauvre homme sans te rendre compte que les heures de travail sont largement dépassées.
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Solveig S. Aresdottir
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21.08.20 14:49


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Le calme des bureaux de la mairie, lorsque l'heure de quitter les lieux a été largement dépassée, et devenu presque salvateur pour Solveig. Depuis son élection, elle fréquente les lieux peut-être plus que de raison, arrive tôt le matin et termine tard le soir quand elle n'est pas en déplacement par monts et par vaux ou en dîner professionnel avec qui de droit. Souvent, les lumières s'éteignent une à une et bientôt les fenêtres de sa pièce ne donnent plus que sur des couloirs sombres. Toujours, pourtant, une petit flamme miroite à quelques mètres d'elle, au bureau d'à côté.

Jake est là souvent, lui aussi. Il travaille beaucoup, trop peut-être, mais Solveig lui en est reconnaissante. Elle s'est retrouvée lâchée au milieu de tout ce monde politique sans y être vraiment préparée par des élections auxquelles elle avait participé sous la contrainte et par défi. Elle a fréquenté ce monde sans y avoir vraiment pris part depuis toujours. Nommer un maire adjoint a été sa première tâche en tant que maire, et elle n'a pas été des moindres.

Elle s'est torturé l'esprit des nuits durant. Elle aurait voulu faire ça avec Hel, mais elle était capable de reconnaître que l'appointement de sa meilleure amie ne la montrerait pas forcément sous son meilleur jour. Elle a de plus besoin de canaliser un peu ses entrains ; de quelqu'un qui puisse la raisonner. On lui a proposé une liste de noms, certains connus, certains inconnus. On lui a décrit les personnages comme dans un casting. Elle a finalement choisi quelqu'un qui n'était pas sur la liste. Quelques semaines après cette décision, elle est ravie de sa décision. Elle n'aurait pas pu mieux choisir.

Ce n'était pas un choix évident, pourtant. Jake et elle ont un passé pour le moins sulfureux. Entre leurs ébats acharnés et leurs joutes verbales pinçantes, elle-même n'aurait pas parié sur leur capacité à s'entendre pour diriger une ville. Et pourtant. Tout se passe comme cela doit se passer. Ils discutent beaucoup, échangent, respectent leurs idées et leurs convictions mutuelles. Leurs tons moqueurs ou agacés n'ont pas complètement quitté leurs voix, mais Solveig en est heureuse. Elle travaille avec un ami.

Quand il lui tend le dossier sur lequel elle l'a vu froncer les sourcils depuis quelques heures, elle lève vers lui un regard reconnaissant avant de le remercier. Elle a à peine le temps de s'en saisir qu'il se penche pour attraper une autre pile de feuilles. Elle l'interrompt. Sa main saisit son poignet avant qu'il ne reparte.

" Jake ? "

Elle marque une pause, s'assure qu'il l'écoute. Il est ailleurs depuis quelques temps. Fatigué. Il travaille beaucoup, trop peut-être. Elle n'est pas sûre de l'avoir vu manger la veille.

" Merci. Tu as fini ta journée, je pense ...? "

Au mur, une horloge dispendieuse indique presque vingt et une heures. Ils ont tous les deux largement dépassé l'heure de quitter les lieux. Solveig n'est pas aveugle : Jake ne va pas aussi bien qu'il ne veut l'admettre. Peut-être qu'elle non plus. Peut-être qu'elle reste si tard pour oublier que lorsqu'elle rentre chez elle, elle n'y reste assez longtemps que pour récupérer son chien avant de prétexter une promenade pour marcher jusque chez James. Peut-être qu'elle veut oublier que depuis son mariage, elle ne se sent plus seule que lorsqu'elle est avec James. Peut-être qu'elle veut oublier cette idée répugnante, ce temps qu'ils ne pourront pas rattraper, peu importe combien elle essaiera de combler le trou béant qu'il a laissé dans sa poitrine. Peut-être qu'elle veut juste éviter de se rendre compte comme il est naturel de rentrer chez lui, de lire sur son canapé, de s'endormir dans son lit.

Cet équilibre précaire qu'ils ont trouvé sera bientôt ruiné, elle en est certaine. Elle devra vivre chez elle, seule, sept jours par semaine au lieu des trois auxquels elle s'oblige pour l'instant. Et quand elle se rend compte à quel point cette idée la rend triste, elle ne peut que comprendre l'expression vide qu'elle constate sur le visage de son adjoint.

" On va manger quelque part ? Tout va bientôt fermer, c'est l'heure. "

Peut-être qu'il ne veut pas rentrer chez lui, lui non plus. Ils peuvent bien prolonger cette journée de travail par un dîner de travail. Un prétexte pour éviter la solitude. Un prétexte pour se retrouver.


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Jake N. Macnair
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02.09.20 22:28





Il y a un poids sur ses épaules, lourdes et douloureuses, qui ne semble jamais vraiment vouloir s'envoler. C'est plus prononcé encore quand, parfois, il se perd dans ses pensées et il réalise que les décisions qu'il prend, assis à son bureau, peuvent être déterminantes pour la ville qu'il chérit tant. Ca lui fait un peu tourner la tête aussi, ce pouvoir inattendu et presque trop fort. Il a souvent l'impression de ne pas être légitime. Lui qui n'est même pas islandais de naissance. Lui qui n'a jamais été doué avec les mots pour arriver à exprimer ses idées ni même le trop-plein d'émotions qui ont toujours fait rage à l'intérieur, mais qui ne laissent transparaître qu'un visage vide. Lui qui s'est vu offrir une opportunité inespérée et en qui une confiance soudaine a été placée. Ses yeux se lèvent un instant sur Solveig et il la trouve si forte. Tellement plus que lui ne le sera jamais.

Il se perd un peu. Les jours se ressemblent maintenant et les heures sont tantôt des minutes, tantôt des années. Le temps n'a plus vraiment de sens. Il ne sait même pas s'il se sent plus chez lui entre les murs de sa chambre ou entre ceux de son bureau. Au moins, ici, il a la compagnie de la brune. Et quand, parfois, il prend le temps de poser son attention sur l'heure trop avancée pour travailler, c'est seulement pour se rendre compte qu'elle aussi, elle est toujours là. Il s'est demandé si c'est pareil pour elle. Si c'est parce qu'elle aussi, elle est perdue en ce moment. Si pour elle aussi, rester ici est souvent une meilleure alternative que la vie hors de la mairie. Une vie plus facile. Il n'a jamais osé demander. Ils n'ont pas vraiment ce genre de relation tous les deux après tout et puis, qu'est-ce qu'il pourrait dire ? Il ne sait pas parler et réconforter. Tout ce qu'il peut faire alors, c'est l'aider au mieux dans son rôle de maire et lui sourire aussi sincèrement qu'il le puisse quand il a l'impression qu'elle en a besoin.

Il tend le dossier, mais il n'a pas le temps de passer au suivant. Son nom résonne dans la grande pièce et il y a une main fraîche qui se pose sur son poignet. Il ne comprend pas et son regard surpris sonde celui de Solveig. Elle reprend la parole et alors, il se rend compte. Il l'a refait encore. S'enfermer dans son monde et les heures sont devenues des minutes. "Oh, oui sûrement..." Il ne le veut pas pourtant. Il veut rester ici. Il veut s'évader. Il ne veut rien du tout et pourtant, il aimerait aussi arriver à ressentir comme un être humain normal. Pourquoi tout semble si compliqué depuis qu'elle n'est plus là ? Sombre comme avant. Froid comme sa vie en Angleterre. Vide comme si souvent. "Je n'ai pas faim."

Mensonge. Pourtant, le lien entre son estomac et son cerveau ne semble plus très bien fonctionner depuis quelque temps. C'est compliqué de trouver la force de faire quoi que ce soit, même des choses aussi vitales que se nourrir ou dormir. Il est amorphe. "Mais tu devrais y aller, toi." Il la regarde, encore, et il se demande si elle pourrait en avoir marre de lui. De le voir vissé sur cette chaise toute la journée, sans vraiment sourire et sans vraiment vivre. Elle l'a toujours trouvé ennuyant après tout, elle ne s'en est jamais caché. Et si, après quelques verres, il avait pris l'habitude de tenter de lui faire croire le contraire, il sait qu'elle a raison. Il n'a pas vraiment envie qu'elle en ai marre de lui, cependant. Il aimerait simplement arriver à vivre. "Je voulais rester ici encore un moment, finir ce dossier. Il a l'air urgent." Il ne l'est pas, mais il espère ainsi que Solveig lâchera l'affaire. Ou bien, il espère qu'elle ne le laissera pas tout seul, malgré les signaux contraires qu'il envoie. Il ne sait plus ce qu'il veut.

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Solveig S. Aresdottir
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03.12.20 17:47


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Ils sont entourés de silence. Les bureaux sont calmes et ils y sont seuls, mais le silence qui les étreint est celui des pensées, celui des non-dit, celui des tracas. L'air du bureau s'en est empli et chargé alors qu'ils vivaient dans leurs propres mondes, s'enfoncent dans leurs tâches et dans leurs responsabilités jusqu'à ne plus avoir rien d'autre en tête. Solveig ne s'en rend compte qu'alors qu'elle tient le poignet de Jake entre ses doigts. Depuis combien de temps ne se sont-ils pas touchés, tous les deux ? Une simple bise, deux mains serrées pour se dire bonjour ? Depuis combien de temps se sont-ils satisfaits d'un hochement de tête de part et d'autre du bureau en arrivant et en partant ? Elle ne sait pas s'ils ont jamais été si proches que cela, s'ils ont jamais été vraiment amis au delà de leurs étreintes ambiguës. Elle trouve pourtant cette situation un peu étrange, alors qu'elle touche sa peau à nouveau et qu'elle n'avait pas réalisé qu'ils s'étaient tant éloignés. Le travail seul les rapproche, maintenant. Elle ne peut pas ignorer le vide qu'elle voit dans les yeux de son adjoint.

Elle n'aime pas le ton qu'il prend pour lui dire qu'il n'a pas faim. Elle n'aime pas cette neutralité triste, ce détachement total, cette froideur presque. Elle en vient à se demander si elle a fait quelque chose pour le contrarier, s'il est vraiment heureux de travailler ici avec elle. Elle pensait qu'il apprécierait d'avoir des responsabilités, d'avoir un endroit où mettre ses capacités à bon usage quand elle lui a proposé le poste. Pourtant, elle ne l'a jamais vu si éteint. Il n'a jamais été très drôle, Jake. Il l'a toujours faite rire justement parce qu'il n'était pas drôle. Un peu trop rigide, un peu trop coincé, un peu trop contraint. Il ne savait pas se lâcher, il ne savait pas s'amuser, et elle prenait un malin plaisir à le provoquer jusqu'à ce qu'il lâche prise. Voilà une éternité qu'elle ne l'a pas vu lâcher prise. Ils avaient dû cesser leurs activités quand Jake serait mis à fréquenter cette danseuse dont elle n'avait pas noté le nom parce que ça n'avait pas d'importance et qu'elle n'était pas jalouse (elle s'appelait Athena, elle était rousse et très jolie, aussi très douée dans ce qu'elle faisait, elle habitait un joli appartement bien situé et Jake et elle semblaient bien s'entendre donc elle était probablement peu rigolote elle aussi) mais ils avaient continué d'échanger des nouvelles et de s'agacer mutuellement. Sauf que Solveig ne parvient pas à se rappeler la dernière fois qu'ils se sont pris le bec. Quelque chose n'est définitivement pas à sa place chez eux en ce moment.

« Le dossier n'est pas urgent, Jake. Il sera encore là demain matin. Viens manger avec moi. »

Elle essaie de prendre une voix douce, mais la fatigue y pointe. Il faut dire qu'elle n'a jamais été si occupée dans sa vie. Ses nouvelles fonctions lui prennent toute son énergie. Elle essaie pourtant de réunir un peu d'amusement quand elle reprend :

« Qu'est-ce qu'il y a, je ne suis plus assez intéressante pour toi ? »

Ça sonne peut-être un peu piquant. Elle voulait plaisanter. C'est sorti un peu trop pointu. Le monde ne tourne pas toujours autour d'elle, elle l'apprend peu à peu, mais la solitude qui l'étreint en ce moment, alors que sa vie est bouleversée de tous les côtés, la fait sûrement souffrir plus qu'elle ne s'en rendait compte.


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12.01.21 22:26





La main sur son poignet le fait réagir, au moins un peu. Il prend le temps de regarder la brune dans les yeux, puis de se perdre un instant dans les traits de ce visage qui lui sont familiers et pourtant, il a un peu l'impression d'observer une inconnue. Il y a une époque où ils s'entendaient moins que maintenant, mais où ils étaient paradoxalement plus proches. Où les mots n'étaient pas vraiment cordiaux, choisis pour piquer et pour faire réagir l'autre. Il y avait un feu entre eux, quelque chose de presque malsain, mais quelque chose de vibrant et toujours plus agréable que le froid qui règne désormais. La flamme est enfouie à présent, des braises qui pourraient sûrement être ravivées, mais ils ne prennent pas le temps. Il réalise aussi presque amèrement qu'ils ne s'entendent certainement pas plus qu'avant, finalement. Qu'ils ressemblent bien plus à deux inconnus qui partagent un bureau qu'autre chose.

Il se dit que ce n'est pas le moment de contempler les erreurs qu'il a pu commettre et qu'il ne pourra sûrement jamais rattraper. Que ce n'est pas le moment de manger, que c'est bien plus intéressant d'oublier, encore et encore, en se plongeant dans ce dossier en réalité si peu urgent. Il n'a pas envie de réfléchir, pas envie de penser, pas envie, pas envie... Mais elle parle. Le ton employé tout comme les mots utilisés le font relever les yeux. A nouveau, le voilà à observer Solveig. Il la voit presque pour la première fois depuis qu'ils sont collègues. Il est étonné parce que malgré la plaisanterie qui tente de transparaître sur le visage de la jeune femme, il a bien entendu le message caché. Il a l'impression qu'il vient de recevoir une gifle pour le réveiller soudainement de la torpeur dans laquelle il s'était enfermé. Et peut-être que quelque part entre eux, il sent les braises se raviver un peu.

"Solveig..." Le prénom quitte ses lèvres, presque incertain, et il relâche enfin la pile de papiers sur son bureau. Il tourne sa chaise pivotante pour lui faire pleinement face, sa main venant doucement rejoindre celle toujours autour de son poignet. "Tu es certainement la femme la plus intéressante de la ville. Peut-être même du pays." Il sourit un peu, un geste si peu habituel qu'il a presque l'impression que c'est une expression que ne va plus sur son visage. "Mais ne commence pas à prendre la grosse tête." Une plaisanterie pour tenter de cacher la part de vérité, lui aussi peut jouer son jeu. Un simple échange anodin, mais c'est certainement la plus longue conversation non-professionnelle qu'ils ont tous les deux depuis des mois. Par sa faute. "Je suis désolé, c'est moi qui ne suis pas intéressant. Je ne l'ai jamais été, tu le sais bien. C'est juste... Plus compliqué en ce moment." Tellement compliqué que la plante verte dans le coin de la pièce est certainement de bien meilleure compagnie que sa personne. 

Une seconde de réflexion. Puis deux. Une décision, enfin, et peut-être que la lumière dans ses yeux se rallume un peu. "Très bien, allons manger. Après tout, c'est important le team building entre collègues." Un instant, sa main vient trouver celle de Solveig pour la détacher de son poignet, mais il ne la lâche pas pour autant. Peau contre peau, il a l'impression que son épiderme brûle à cet endroit. Il se lève de toute sa hauteur, dépassant la brune. Il réalise seulement maintenant que si elle réagit ainsi, c'est certainement parce qu'elle s'inquiète, ne serait-ce qu'un tout petit peu pour sa personne. Réaction sûrement égoïste, mais il y a un sentiment agréable qui le traverse à l'idée de compter pour quelqu'un. Il réalise aussi qu'à force de trop se replier dans son esprit torturé et solitaire, il n'avait pas vu qu'il y avait quelqu'un tout à côté. Qu'il suffisait de tendre la main et que si ce n'était pas elle qui l'avait fait en premier, il l'aurait peut-être perdue pour de bon. Il ne veut pas perdre Solveig. "Tu choisis, je te suis. Et interdiction de parler travail." Il n'a toujours pas réellement faim, mais il sait qu'il veut passer plus de temps avec elle. 

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