Le Contexte

What's going on in Reykjavik ?

Virevoltant entre les joueurs, d’esquives en passements de jambes, Einir remonte le terrain, seul. Ses genoux se plient et tremblent à chaque fois que ses crampons s’enfoncent dans la terre. La sueur dégoulinante de son front envahit et brûle ses yeux. Il respire. Il frappe. Le ballon s’envole vers le but adverse, dans une courbe brusque et inattendue, passant derrière le gardien. La foule crie, ses coéquipiers le lèvent, la dernière minute du match est tombée.
Tandis qu’Einir quitte le terrain, un journaliste, poursuivi par son caméraman, le prend en chasse.

« Einir ! Einir ! Dans votre ancien club vous enchaîniez les défaites ; depuis que vous êtes dans ce nouveau club, vous enchaînez les victoires. C’est parce que votre ancien coach était nul ou que le nouveau est excellent ? » lui dit-il en balançant son micro devant la bouche.

« Bah c’est simple vous voyez, c’est le Huldufólk. Dans mon ancienne équipe tout le monde en avait rien à foutre et l’entraîneur a détruit des rochers habités par les elfes dans son jardin. Alors forcément on pouvait rien gagner. Dans la nouvelle on est respectueux, on a fait une fête avec l’équipe devant les rochers et j’ai demandé pardon. Ça peut aller que mieux. »

Le journaliste sourit largement en reprenant « Tout ça grâce au Huldufólk ?! »

« Non mais ça te fait sourire mais tu vas voir si tu continues d’en rigoler t’auras des surprises » dit Einir, avant de se retourner et de partir vers les vestiaires.
Comme une mouche, le journaliste bondit sur l’entraîneur entrain de rejoindre les vestiaires.

« Gilmar ! Gilmar ! Einir attribue toutes vos victoires au Huldufólk. Vous aussi vous pensez que vous avez une bonne étoile ? » dit le journaliste, fourrant son micro dans la moustache de l’entraîneur.

« Einir est un peu superstitieux, pour gagner faut du travail, de l’effort, de la discipline, c’est ça que je donne aux joueurs. Après il faut le moral aussi, et ça ils font comme ils veulent pour le trouver, que ça soit l’Huldufólk ou autre chose. Faut être respectueux des croyances de chacun. »

Se tournant vers la caméra, le journaliste tient son micro à une distance raisonnable de son visage. « Vous l’avez entendu comme moi chers téléspectateurs, pour gagner il faut de l’effort et respecter l’Huldufólk ! »